mardi, septembre 20, 2005

Appleseed (Shinji Aramaki, 2004)

Tout comme les deux Ghost In The Shell de Mamoru Oshii, Appleseed est une adaptation d'un manga de Masamune Shirow. Mais là où le réalisateur d'Avalon adaptait le monde de Shirow à ses propres obsessions sur les frontières entre virtualité et réalité, Aramaki livre une adaptation plus impersonnelle, se contentant de reprendre et d'affadir la trame principale des cinq tomes, condamnant d'emblée Appleseed le film à être moins réussi que les deux chefs-d'oeuvre précités.

Aujourd'hui, j'ai la flemme, alors je reprends le résumé du dossier de presse :
En 2131, les bioroïds - clones créées pour réfréner les passions humaines - vivent en harmonie avec leurs créateurs dans la belle cité d'Olympus.
A l'aube d'une nouvelle menace, le commandant Deunan est mandaté pour empêcher un génocide bioroïd. Mais cette guerrière d'élite se révèle être la pièce maîtresse d'un puzzle dont elle ignore encore les règles et les conséquences : la survie des deux espèces.

Le film commence très mal... J'ai d'ailleurs failli quitter la salle au bout de dix minutes. En effet, la scène d'introduction voit Deunan affronter seule une équipe de mercenaires suréquipés, sur une musique techno plutôt bourrine. Le découpage technique est assez déplorable et le graphisme particulier, mélangeant des personnages en 2D traditionnelle sur des décors en 3D (assez pauvre par rapport au vertige graphique offert par Ghost in the Shell 2: Innocence), ne sauve pas les choses. On se dit que la scène (et donc le film) est ciblé uniquement pour les jeunes ados hardcore-gamers, qui y prendront peut-être plaisir. S'ensuit une introduction un peu poussive mais qui permet tout de même d'installer les personnages, de révéler rapidement les liens entre Briaeros et Dunan, et commence à offrir une mise en scène un peu plus inventive qu'au début.

Le film se poursuit tranquillement, révélant ses faiblesses principalement dans les séquences d'action. L'intrigue, assez prévisible, reste sympathique, bien qu'encore une fois simplifiée à l'extrème par rapport au manga d'origine, qui mélait efficacement action, réflexion et anticipation géopolitique. Au milieu du film, une scène rehausse le niveau et relance l'intérêt du spectateur : une scène où l'espace géographique réel où se situe Dunan se mêle à l'espace holographique des archives l'obligeant à revivre un certain traumatisme. La fin, elle aussi, est plus réussie, arrivant par moments à atteindre un certain souffle épique.

Au final, Appleseed reste un anime correct, mais bien en dessous de l'oeuvre dessinée dont il est tiré. Et un film décevant de la part des studios IG qui nous ont habitués à un standard de qualité supérieur, Appleseed faisant par trop souvent pensé à une cinématique de (mauvais) jeu vidéo. Cela n'empêche pas Shinji Aramaki de préparer un deuxième volet, que l'on espère plus ambitieux et plus réussi techniquement, rendant ainsi honneur à l'excellent manga de Masamune Shirow

lundi, septembre 19, 2005

Kiss Kiss Bang Bang (Shane Black, 2005)

Si vous l'on vous dit que Kiss Kiss Bang Bang est un premier film, vous allez sûrement vous imaginer que son réalisateur Shane Black est un petit nouveau qui débute dans le milieu. Mais si le distributeur français a décidé de faire précéder le titre d'un mystérieux Shane Black's, au grand désarroi des caissières du cinéma qui ne comprennent pas pourquoi certains spectateurs demandent des places pour "Shane Black", c'est que le monsieur jouit d'une certaine réputation dans les cercles cinéphiles. En effet, Shane Black est avant tout scénariste et a donné ses lettres de noblesse au buddy movie, genre hollywoodien majeur de la fin des années 80.

Le script de L'Arme Fatale, relecture personnelle du mythe de Frankenstein, où le flic suicidaire incarné par Mel Gibson reprend goût à la vie au contact de son partenaire vieillissant Danny Glover entre deux séquences d'action, c'est lui. Le Dernier Samaritain, avec un Bruce Willis autodestructeur et d'une coolitude extrème, balancant régulièrement des punchlines définitives sur le cinéma hollywoodien, (influençant au passage un certain Quentin Tarantino, qui n'a jamais caché son attachement au film de Tony Scott), c'est encore lui. Last Action Hero, le chef-d'oeuvre sous-estimé de McTiernan, où le travail sur les rapports entre réalité et fiction deviennent carrément le sujet principal du film, c'est toujours lui.

Pourtant, depuis 1996, et le moins indispensable Au Revoir A Jamais (qui reste un sommet de la filmographie plutôt calamiteuse de Renny Harlin), l'homme semblait avoir disparu de la sphère hollywoodienne. Sorti d'un certain A.W.O.L., dont il a écrit le scénario, resté inédit dans les salles françaises pour de judicieuses raisons selon ceux qui ont vu le film, il aura donc fallu attendre une petite dizaine d'années pour qu'il effectue son come-back avec ce brillant Kiss Kiss Bang Bang.

Brillant par ses répliques, sa coolitude, sa narration et son travail sur le genre du film noir (chaque chapitre du film doit son nom à un livre de Raymond Chandler). Les acteurs semblent prendre un réel plaisir à jouer et l'on retiendra surtout la performance de Robert Downey Jr., plus souvent présent ces dernières années en une des tabloïds à cause de ses frasques qu'en haut des affiches de cinéma, et qui nous rappelle ici à quel point il peut être diablement bon.

Toutefois, Shane Black ne se contente pas de reprendre les formules qu'il a lui même créées, mais souhaite les dépasser en créant une distance par rapport au récit fictionnel, autrement dit une version post-moderne du buddy-movie, ce qu'il avait déjà amorcé dans Le Dernier Samaritain et mené de main de maître dans Last Action Hero. Le récit devient donc ambigu entre la manière sincère qu'il a de développer ses personnages, arrivant par moment à créer des réels moments d'émotion, pour tout d'un coup rebasculer dans la distanciation et la mise en abîme. Autre problème, depuis 1992, Tarantino a déjà dynamité les règles du film noir avec Reservoir Dogs et Pulp Fiction. Et c'est difficilement que le film de Shane Black passera dérrière lui auprès des spectateurs qui n'y verront probablement qu'une vaine tentative de copier l'original. Ironie tragique quand on sait combien le réalisateur de Kill Bill tient Black en haute estime.

Que tout cela ne vous empêche pas d'aller voir Kiss Kiss Bang Bang, un des films les plus réjouissants de l'année, qui vous fera sans aucun doute passer un très agréable moment.

dimanche, septembre 18, 2005

Merci, monsieur Trondheim

Hier après-midi, repérages sur la voie ferrée désaffectée de la petite ceinture de Paris. La ballade, de la porte de Vincennes jusqu'au pont Nationale, se fait en compagnie d'Olivier, Loïc et Céline. La météo sera au rendez-vous.



Arrivée ensuite à Bercy Village où se tient un salon de la bande dessinée organisée par Delcourt. Nous y retrouvons Vijay, endolori par une extraction de dent de sagesse, qui vient obtenir des dédicaces de l'auteur de comics Eric Powell (The Goon). Pendant qu'il fait la queue, nous allons manger des crêpes. En sortant du restaurant, nous nous rendons au magasin Album, et là, surprise... Un stand étrangement peu fréquenté abrite Lewis Trondheim et Joann Sfar, autrement dit mes deux auteurs de bd français favoris. D'ailleurs, je ne peux m'empêcher de penser que Lewis semble avoir pris un coup de vieux depuis la fois où je l'avais vu à Nice en... mince, 1996. Déjà presque dix ans. Normal qu'il ait pris un coup de vieux. Aurélia veut absolument un petit dessin elle aussi. Nous achetons rapidement Donjon Zénith 4 et faisons la queue. Cinq minutes plus tard, Aurélia arrive devant Lewis :

- "Bonjour. Qu'est-ce qui vous ferait plaisir comme personnage ?"
- "Euh... Herbert."
- "Tiens, Herbert. A moi aussi, ça me fait plaisir."

Et hop, on regarde le maître au travail, qui s'exécute avec une rapidité incroyable. J'hésite à lui demander s'il hésite à revenir sur sa décision d'arrêter le dessin pour se consacrer uniquement aux scénarios. Et puis, non, je n'ai pas envie de l'embêter, comme je l'avais fait 9 ans auparavant. Pendant un instant, il croise mon regard et s'arrête sur moi, comme s'il avait reconnu celui qui lui avait demandé l'autorisation d'adapter une de ses idées en court-métrage. Mais aucun de nous ne parle et il termine son dessin avec sa signature. Même pas trente secondes se sont écoulées... Nous le remercions sincèrement et repartons avec notre album dédicacé.



Nous rejoignons Vijay et son ami Doud (www.ibulle.net) qui viennent d'obtenir une illustration de Powell pour le moins percutante.



Et oui, c'est violent aussi, le monde de la bande dessinée.

samedi, septembre 17, 2005

La Révolution ? Envie d'y croire !

A partir de novembre, c'est reparti pour la guerre des consoles entre les trois principaux acteurs du marché. Microsoft ouvre le bal avec la Xbox 360 et sa sortie mondiale quasi-simultanée (à peine quelques semaines d'intervalles entre tous les pays). Sony enchaînera avec la PlayStation 3, à compter du printemps prochain. Et lors du dernier E3 (salon du jeu vidéo tenu chaque année en juin à Los Angeles), c'était à coup d'annonces techniques et de démos visuelles révélant les capacités graphiques respectives de leurs consoles que les deux constructeurs menaient la guerre médiatique.

Pendant ce temps-là, Nintendo présentait discrètement un prototype de sa console next-gen, la Revolution. Il faut dire que le géant nippon n'avait ni vidéo, ni démo technique à proposer. Et encore plus mauvais signe, les caractéristiques techniques de la console s'avèraient sur le papier franchement inférieures à celle de ses deux concurrentes (qui mettent toutes les deux en avant leur aspect multimédia et la vidéo haute définition). Certains commençaient à s'inquiéter pour Nintendo, dont la Gamecube s'est certes bien vendue, mais reste dominée (économiquement à défaut de qualitativement) par la Playstation 2 et la Xbox.

C'était sans compter sur le fait que Nintendo cherche avant tout à innover et à offrir aux joueurs de plus en plus exigeants, non pas des recettes éprouvées aux graphismes améliorés, mais au contraire des concepts aux gameplay novateurs et passionnants. Déjà, la petite dernière de la famille, la Nintendo DS, portable à deux écrans, dont un tactile, a permis de créer des types de jeux inédits où tout le controle se fait littéralement au doigt et à l'oeil, à l'aide d'un stylet bien connu des utilisateurs de PDA. On était donc en droit de s'attendre à un coup fourré de Nintendo concernant sa Revolution.

Ce fut le cas, hier, où Big N a enfin révélé le controleur (on peut difficilement parler de manette) de sa nouvelle console. Je vous laisse admirer :


Alors, oui, au premier abord, vous êtes en droit d'être perplexe. "Mais c'est une simple télécommande ? Sans joystick analogique ? Avec seulement une croix de direction et quatre boutons ? Mais ils sont en pleine régression ou quoi ?" Oui, le choc est rude. Ce fut le même qu'ont eu tous les testeurs, invités par Nintendo, avant de l'essayer. Puis suivirent les démos techniques de gameplay. Et là, rapidement, ils réalisent qu'en fait la manette réagit à la position de son utilisateur dans l'espace, qui doit par exemple la manipuler comme s'il tenait une canne à pêche pour un jeu où il doit pêcher des poissons. Où l'agiter de bas en haut pour faire rebondir le ballon dans un jeu de basket. Mais au bout des sept premières démos techniques assez attrayantes, les testeurs ont l'impression que les maniements sont assez limitées, en plus d'être éventuellement assez fatigants.

C'est là que Shigeru Miyamoto, le papa de Mario et Zelda, sort l'arme ultime. Une extension qu'il dénomme lui même le "nunchaku style", qui se branche sur la partie inférieure de la manette-télécommande, sur laquelle se trouve... un joystick analogique cher à tous les amateurs de jeux en 3D.



Et d'envoyer la démo "technique" suivante : Metroid Prime 2, l'un des meilleurs FPS (First Person Shooting) sortis sur la Gamecube, adapté ici pour le controleur de la Revolution. De l'avis général, le maniement devient alors incroyablement intuitif, ouvrant des perspectives énormes pour les jeux en vue subjective. Et afin de rassurer les joueurs potentiellement effrayés par cette nouvelle arme ultime, et les amoureux de jeux plus classiques, Nintendo précise que la Revolution permettra de brancher les traditionnelles manettes Gamecube ou de se procurer une autre extension pour la télécommande qui la transformera en manette traditionnelle. Pour vous donner une idée de ce que risque de devenir le futur du jeu vidéo, jetez un coup d'oeil à la vidéo suivante, tout en gardant à l'esprit qu'aucun jeu n'a encore été finalisé pour la console, et que les situations mises en scène ici ne sont que des exemples potentiels : La vidéo qui fait rêver

Alors, bien sûr, il reste encore à attendre les jeux, qui ne seront pas présentés avant l'E3 2006. Pendant ce temps, il est fort probable que Microsoft et Sony écoulent un stock assez massif de leurs consoles next-gen. Mais on peut espérer que Nintendo, en visant un public plus large, en se positionnant avec une console peu chère (comme ce fut le cas avec la Gamecube) et en offrant un plaisir de jeu inédit, arrive à apporter de la fraîcheur et de l'innovation à un milieu qui a de plus en plus tendance à préférer les recettes éprouvées plutôt que de développer de nouveaux concepts.

mercredi, septembre 14, 2005

Lyon-Paris

Après deux jours d'attente, voici enfin la suite tant attendue de nos pittoresques aventures. Le samedi soir, nous arrivons donc à Cour et Buis pour la soirée. J'imagine que chaque soirée de mariage se ressemble, donc je ne m'attarderai pas trop sur les méfaits de l'alcool sur la tenue de conversation distinguée ;-) . Aurélia et moi faisons partis des amis du marié et, rapidement autour du vin d'honneur, nous réalisons que la famille de Julien et Olivier, comme toutes les autres, possède ses conflits souterrains et ses moutons noirs. Ce qui ne nous empêche pas de lier
connaissance avec un peu tout le monde, et notamment les amis lyonnais de Julien, qui semblent à peu près aussi déjantés que nous. Il faut dire que vivre auprès
de Julien, qui n'arrête pas de se prendre pour un gremlin, ne doit pas contribuer à conserver une bonne santé mentale ;-).

Suit donc le repas, émaillé entre chaque plat de présentations Powerpoint plus ou moins sérieuses : une rétrospective de l'enfance des mariés commentée par leurs mamans respectives, suivi d'une "thèse sur le développement d'un croisement savoyard-vosgien en biotope lyonnais" animée par les jeunes mariés qui en profitent au passage pour égratigner tous leurs amis, qui n'hésiteront pas à se venger avec deux présentations très très drôles, dont une résumant la journée d'enterrement de vie de garçon et de jeune fille qu'ils avaient organisés deux semaines auparavant.Aurélia, Céline, Loïc et moi sommes sidérés par le travail abattu par la bande lyonnaise pour organiser ces très beaux cadeaux de mariage.

Nous leur donnerons un coup de main pour préparer la surprise finale : remplir la chambre nuptiale avec 980 ballons à gonfler. Heureusement qu'ils avaient prévu des gonfleurs électriques, qui nous ont ainsi évité les probables syncopes que nous aurions pu avoir s'il avait fallu tous les gonfler à la bouche. Du coup, il suffisait d'avoir une petite troupe de 8 personnes, deux gonflant les ballons, les autres les nouant pendant que le dernier s'occupe de les envoyer dans la chambre tout en les empêchant d'en ressortir.

Le résultat, c'est un marié entouré de ballons :

Le but était que les mariés n'ait d'autre choix que d'éclater tous les ballons
avant d'aller se coucher. Après en avoir éclaté la moitié, ils choisiront bien évidemment d'en laisser filer une grande partie dans le couloir avoisinant, laissant le plaisir de les éclater aux tout derniers couche-tard qui les éclateront à 6h15 alors qu'une bonne partie des invités était déjà dans un profond sommeil (quand je vous disais plus haut que chaque famille possède ses gros boulets).

Après le repas, la soirée se poursuit sur la piste de danse, pour la plus grande frustration d'Aurélia, qui adore danser, mais continue un mois et demi après, à ressentir la douleur liée à sa fracture au pied gauche. Petit à petit, la piste se vide au fur et à mesure que les invités partent se coucher. Notre petite troupe parisienne partageant la même chambre, nous partons quasiment tous en même temps, parmi les derniers danseurs, après que l'un des cousins d'Olivier, appartenant à la catégorie super-boulet sus-nommée, ait tenté de nous retenir auprès de lui pour partager ses délires éthyliques.

Le lendemain (??) matin, après trois brèves heures de sommeil, votre serviteur se lève rapidement. Seul dans le réfectoire, avec quelques "anciens" debout aux aurores, je petit-déjeune au calme en me disant qu'il serait bien sympathique de profiter du beau temps pour faire une petite balade dans la campagne avoisinante. Ni une, ni deux, je vais rêveiller Aurélia pour l'inviter à se joindre à moi ("Viens, on va voir les vaches !"), sachant qu'elle ne pourra résister à la perspective d'une balade dans la nature.

De retour de promenade, nous trouvons tous les gens de notre génération debout. Pour tuer le temps en attendant le repas, une partie de Loups-garous de Thiercelieux est organisée par les amis lyonnais. A douze, le jeu prend une toute autre dimension que celle que nous connaissons, même s'il est regrettable que, dans un souci de rapidité pour passer à table, le maître de jeu ait organisé les votes l'un après l'autre et n'ait pas laissé les accusés se défendre, empêchant au jeu de prendre sa dimension démoniaque lorsque la paranoïa est à sa comble. (Comment ça, je suis jamais content !!??)

A 14h30, notre petit groupe repart furtivement alors que tout le monde est à table, embarquant au passage Olivier que nous devons déposer à la gare de Lyon-Part-Dieu. Après un coup de fil à Vijay pour vérifier par internet que le train s'arrêtait aussi à Lyon-Perrache, gare plus proche de notre itinéraire, nous déposons in extremis Olivier, qui dans la précipitation, a failli oublier ses billets de train dans la voiture. Heureusement pour lui qu'Aurélia a failli s'asseoir dessus en remontant dans la voiture.

C'est assez bizarre de déposer quelqu'un à la gare, sachant qu'il va au même endroit que vous. Seul différence, il arrive à 17h30 alors que nous rejoindrons à Paris seulement à 22h00, après un long trajet, où Aurélia et moi lutterons durement contre le sommeil et discuterons continuellement avec Loïc dans le but d'éviter qu'il ne s'endorme au volant. Vers 20h00, nous décidons de nous arrêter pour manger dans une de ces cafétérias qui surplombent les voies de circulation. Je suis fasciné par l'ambiance qu'il règne dans ces "no man's land", rythmée par le flot incessant des voitures passant au dessous de nous, et où tous les gens de passage semblent fatigués par leur voyage. "Un sujet de film ?" me souffle Loïc.

Finalement, nous arrivons à Paris épuisés, prêt à retrouver la routine quotidienne, qui commence pour votre serviteur le lundi à 6h00 par la réception d'une livraison d'environ trois tonnes à McDo. Pas de repos pour les braves ?

lundi, septembre 12, 2005

Paris-Lyon

Samedi matin, embarquement dans la Clio de Loïc (tiens, je remarque seulement à l'instant que Clio est un anagramme de Loïc) avec Aurélia et Céline pour se rendre au mariage de Julien, le cousin d'Olivier (mais si, rappelez-vous l'expédition dans le quartier chinois, avec les tests de boissons bizarres, au mois d'août !! Regardez les archives si vous n'avez pas de mémoire).

Avec notre légendaire sens de l'organisation, nous estimons la durée du voyage à environ 4h. Du coup, départ prévu à 9h00 pour arriver aux alentours de 13h00 - 13h30 pour le mariage à la mairie. Nous partons finalement à 9h30 suite à un retard généralisé du groupe et un arrêt à la station-essence pour faire le plein. Cela n'entache en rien notre insouciance, puisque nous avons une marge assez large.
Le trajet se passe dans la bonne humeur, marqué notablement par un blind-test très particulier : prenez un cheep-cheep, mettez lui un baladeur mp3 sur les oreilles laissez là interpréter à sa manière les différentes chansons, Et essayez de les reconnaître. Résultat, de nombreux fous rires, notamment une version extrèmement loufoque du Desaparecido de Manu Chao, où chaque phrase est "gna gna gna-gna ino"

Mais au fur et à mesure des panneaux d'autoroute, la tension monte, puisque vers 12h00, nous réalisons que nous allons arriver juste à temps, voire en retard. Loïc commence à se ronger les ongles; je réalise que j'ai perdu ma cravate, peut-être dans le métro pour aller chez Loïc; Céline n'arrête pas de répéter qu'elle ne comprend pas comment on a fait pour mettre aussi longtemps... Bref, l'ambiance a bien changé.

14h, mon téléphone sonne. C'est Olivier.
- Vous êtes où ?
- On arrive.
- Vous êtes loin ?
- On arrive sur le périph'. C'est mort pour la civile.
- C'est pas grave. Vous serez là pour l'église.
- Clair.
- Prenez pas de risques. A toute.

14h30, nous arrivons à la mairie, pile poil pour la sortie des mariés. Quel talent, me direz vous. En attendant la cérémonie religieuse, nous sommes invités à prendre un thé chez Charles et Olga, deux des amis lyonnais de Julien, membres de la secte des Dekipuh (ne cherchez pas sur Google, vous ne trouverez pas). Arrivés chez Olga, nous trouvons une bande de geeks (ne pas confondre avec nerd, merci) en pleine course contre la montre pour terminer les présentations Powerpoint qu'ils vont projeter ce soir. Personellement, ça me rappelle les veilles de rendu de projet quand j'étais à la fac. Souvenirs, souvenirs...

Nous nous rendons ensuite à l'église pour une cérémonie... euh, émouvante, bien que ponctuée involontairement de moments assez comiques, tels la symphonie pour klaxons et cornes de brume improvisée par les noceurs de la cérémonie précédente.

Une fois les voeux prononcés par nos jeunes tourtereaux , et après qu'Olivier ait souhaité un sincère "Bon courage" à Virginie qui le remercie de prononcer les premières paroles sensées de la journée, direction Cour et Buis, à 45 minutes de Lyon, pour le repas et la soirée. Vous vous en doutez, j'ai encore bien des péripéties à vous narrer, mais la fatigue liée à ce mariage me poussant à aller me coucher, vous serez contraint d'atteindre la suite de l'aventure dans un prochain billet tout logiquement intitulé : Lyon-Paris.

To be continued...

vendredi, septembre 09, 2005

Parenthèse...

Un peu absent ces derniers temps sur le blog, non ? Eh oui, 5 jours sans vous donner de nouvelles. En plus, le post précédent pouvait laisser croire que j'allais plutôt mal. Eh, non, détrompez vous, tout va très bien. Aurélia et moi nous sommes bien réconciliés, avons fait le point sur nous et nos besoins. La "crise" (c'est un bien grand mot dans le cas présent) a été surmontée.
Si j'ai été absent ces derniers jours, c'est tout simplement que j'ai été bien occupé par les visites d'amis de passage. Tout d'abord, Solène, amie montpellierenne, a fait un crochet par Paris en revenant de son week-end à la Grande Braderie de Lille. Ensuite, ce sont nos amis marseillais Gaëtan et Stéphanie que nous avons hébergés deux nuits. Du coup, entre le travail à McDo et les balades touristiques en leur compagnie, j'ai été contraint de délaisser quelque peu le blog.

Je ne prendrai pas le temps de tout vous raconter, si ce n'est que Gaëtan m'a fait l'honneur de me demander d'être son témoin pour son futur mariage avec Stéphanie qu'il planifie d'ici une paire d'années. Sur le coup, j'ai été assez étonné (je ne pensais pas que Gaëtan me considérait comme un ami proche à ce point) et, du coup, j'ai dû paraître un peu bizarre sur le coup. Gat, si tu me lis, sache que je suis extrèmement touché et ému par cette proposition (que j'ai évidemment accepté) et désolé d'avoir paru gêné lorsque tu m'en as parlé.

A part ça, je n'ai rien contre le mariage, mais ça commence à me faire légèrement flipper tous ces gens qui se marient (ou prévoient de se marier) autour de moi. Julien et Virginie ce week-end, Gaëtan et Stéphanie qui me demandent d'être leur témoin. Je ne sais pas pourquoi, mais il y a des moments où j'ai envie de retourner quelques années en arrière. Je n'ai pas encore le sentiment d'être adulte.

Au niveau cinéma, je n'ai pas eu le temps d'aller en salles, mais avec nos différents invités, ça a été l'occasion de revisionner quelques "classiques" en DVD:


Kuzco, l'empereur mégalo (Mark Dindal, 2000)
Le Disney qui a injustement entamé la lente descente au box-office de leurs productions en animation traditionnelle. Kuzco est un pur délire, à déguster absolument en VF, dont les répliques cultes égailleront les soirées de l'ambassadeur (ainsi que les vôtres) durant de longues années.


Chat Noir Chat Blanc (Emir Kusturica, 1998)
Le Kusturica le plus léger et par conséquent, le plus jouissif. Comme d'habitude, le film, comme ses personnages, déborde d'énergie, à tel point que son euphorie devient rapidement collective et que vous risquez de réveiller vos voisins en ressortant votre vieux trombone du grenier pour vous joindre à la fanfare du film.


Donnie Darko (Richard Kelly, 2001)
Un film fantastique, retranscrivant de manière touchante le malaise adolescent dans les "suburbs" américaines, en y mélant subtilement schizophrénie et voyage temporel. A la fin du film, on n'est pas sûr d'avoir tout compris, mais l'émotion fonctionne et c'est l'essentiel. On attend impatiemment le prochain film du nouveau-venu Richard Kelly, intitulé Southland Tales, même si a priori le casting (The Rock, Sarah Michelle Gellar, Seann William Scott) ne laisse pas augurer du meilleur


Dead Zone (David Cronenberg, 1983)

Le Cronenberg le plus grand public, aujourd'hui décliné dans une série télé de moindre qualité. Le livre de Stephen King est superbement adapté, notamment grâce au travail du scénariste Jeffrey Boam, qui déjoue le piège potentiel du manichéisme. Christopher Walken tient là un de ses rôles les plus marquants. Le début du film peut faire penser à un simple téléfilm, mais la touche Cronenberg apparaît pleinement lors de certaines séquences vraiment marquantes; la scène où Walken partage le même espace que la victime du meurtre auquel il assiste impuissant préfigure le principe formel repris plus tard dans Spider, tandis que le suicide de Dodd annonce l'horreur gynécologique de Faux-Semblants.

dimanche, septembre 04, 2005

Barque, pique-nique, rock and roller

Jour triste... Aurélia et moi nous sommes disputés... violemment (à notre échelle bien entendu). Tout ce que je vais décrire par la suite paraîtra bénin à des couples habitués à des engueulades fréquentes. Je ne parle même pas de ceux à qui il peut arriver de se donner des baffes. Mais pour nous, c'est beaucoup.

Dans ce billet, je ne m'attarderai pas trop sur les événements. Le but n'est pas de faire un compte-rendu, analyser mes torts, les siens. Je ne veux pas de commentaires d'arbitres. Je veux laisser une trace. Une trace de cette journée où quelque chose s'est brisé. De cette journée, qui s'annonçait idéale, et que j'ai failli gâcher.

Ce dimanche est planifié depuis quelques jours. Pour Aurélia, pique-nique avec la bande habituelle, au bois de Vincennes. Pour moi, rando roller avec Emmanuelle, une excellente amie. Depuis quelques jours, un malaise règne entre Aurélia et moi. Depuis le début de notre histoire, nous vivons une relation fusionnelle, partageant le plus d'expériences possible. Et aujourd'hui, pour la première fois depuis longtemps, nous prévoyons de faire quelque chose chacun de notre côté. Qui plus est, je vais faire du roller avec Emmanuelle. Et si sa raison dicte à Aurélia qu'elle n'a rien à craindre d'Emmanuelle, son coeur ne peut s'empêcher d'être jaloux. Jalousie mûe par sa peur, qu'elle a depuis l'enfance, d'être abandonné par ceux qu'elle aime (en l'occurence, moi). Peur que je connais chez elle. Hier déjà, au cours d'une ballade au jardin des Halles, nous avons fait le point sur ses craintes, et je l'ai rassuré du mieux que j'ai pu. Et en me couchant hier soir, je pensais que la journée serait bonne.

Afin de lui faire plaisir, je prévois d'accompagner Aurélia au pique-nique, où je mangerai avec la bande, avant de partir rejoindre Emmanuelle pour la rando-roller. C'est sans compter sur les circonstances que je ne perdrai pas de temps à décrire. Le résultat est que j'arrive au bois de Vincennes en retard sur le planning, que je n'ai que vingt minutes pour manger avant de partir rejoindre Emmanuelle. Les minutes passent, le groupe marche pour s'installer à un coin bien précis. Je sais que je n'aurai pas le temps de manger avant de repartir. L'impression que les autres s'en foutent. Surtout Aurélia. Je ne peux m'empêcher de me dire que je me suis mis dans cette situation en voulant lui faire plaisir. Je me dis que je ne suis pas assez égoiste. J'ai l'impression qu'elle s'en fout. Je m'énerve, mais ça ne part que par petites phrases piquantes. Elle me les renvoie assez bien d'ailleurs. Puis, je pars d'un coup, ne lâchant qu'un simple "J'en ai marre, je me casse". Je fais demi-tour plantant tout le monde.

A ce moment-là, je sais que je blesse Aurélia. Que je me blesse moi-même. Ça ne fait rien, je m'en vais. Sans me retourner. Envie de jouer le martyr ? Dix mètres plus loin, hors de leur vue, je m'arrête. Je me sens con, nul et méchant. J'ai envie d'y retouner, de m'excuser, de réconforter Aurélia, que je sais en larmes. Mais mon orgueil (ou je ne sais quoi) me l'interdit. Et puis, je sais que nos amis sont là pour elle. Je me complais dans ma solitude. J'ai aussi mal qu'elle. Mais rien n'y fait. Pas la force de me lever.

Je suis assis sur un plot. Je fixe la circulation. Je songe à planter Emmanuelle également, à rentrer m'isoler à la maison et à gâcher ma journée (après avoir un peu gâché celle de mes amis). Plus envie de faire la rando. Et puis, j'ai faim. Envie d'être égoiste. Rentrer m'isoler. Et puis non, ne pas gâcher ma journée. C'est trop important une journée. Le temps file si vite. Besoin de retrouver mes amis, de réparer le mal, dans la mesure du possible.

Finalement, j'appelle Emmanuelle pour lui proposer de remplacer la rando roller par une ballade de chez elle au Bois de Vincennes. Elle accepte. J'appelle Aurélia, je m'excuse. Lui demande de me garder un peu à manger le temps que je revienne avec Emmanuelle. M'explique. Lui dit pourquoi j'ai fait ça. M'excuse encore, même si je sais que le mal est fait.

Retour en roller chez Emmanuelle. Elle descend et on entame notre randonnée. Nous discutons, ça me fait du bien. Me change les idées. Je lui donne quelques conseils pour faire du roller, bien qu'elle n'en ait pas vraiment besoin. Son sourire me fait du bien, même si j'appréhende un peu de retrouver les autres. Quand j'arrive, tout le monde semble avoir tiré un trait sur l'incident (merci à vous tous, les amis). Aurélia et moi nous retrouvons. Je vois la blessure au fond de ses yeux... mais la joie de la réconciliation est plus forte.

Fin d'après-midi, paisible, à faire du roller avec Emmanuelle, puis de la barque avec la bande sur le lac Daumesnil. Comme si rien ne s'était passé. Avant de rentrer à la maison avec Solène (amie de Montpellier que l'on héberge ce soir).

Au moment où j'écris ces lignes, Aurélia et Solène regardent Eternal Sunshine of the Spotless Mind. J'entends les paroles de Beck déformées : Everybody's gotta hurt sometimes. Pardon, Aurélia, pour le mal que je t'ai fait. Je t'aime.

La Révolte des asticots

Comme annoncé à l'intéressée, le titre de ce billet est dédié à Céline, qui au cours d'un moment de la soirée, où Aurélia émettait des onomatopées cheep-cheepiens (provenant du nom cheep-cheep, ennemi de Super Mario et surnom affectueux de ma dulcinée), sortit la magnifique réplique suivante : "Oh là, c'est la révolte des asticots", laissant l'assistance à la fois hilare et dubitative. Et plus simplement, parce que avoir "La Révolte des asticots" comme titre, je trouve ça mortel. Il s'agit bien sûr d'un avis personnel qui n'engage que moi.

Depuis vendredi après-midi, Gaëtan et sa copine Stéphanie ont quitté la chaleur étouffante de Marseille, pour profiter de la grisaille parisienne. Manque de bol, depuis mercredi soir, Paris connaît ses journées les plus chaudes de l'été. Il aura donc fallu attendre le 1er septembre pour profiter de l'été... Merci señor météo.

Hier soir, soirée à la maison, avec le couple marseillais, Olivier, Loïc et Céline, ce dernier couple hébergeant nos deux touristes pour leurs trois premières nuits, avant que nous prenions le relais lundi soir. Stéphanie, qui nous rencontre pour la première fois, semble un peu intimidée et ne bavarde pas trop. Il est vrai qu'entre Olivier et Aurélia qui font les autistes en jouant à la DS en multijoueur d'un côté, et Loïc et moi qui essayons en vain de préparer un cd avec ses photos ramenées de Grèce de l'autre, elle n'a pas vraiment l'occasion de lier connaissance.

Heureusement, les choses se sont mieux passées ce soir chez Loïc, où nous avons pu déguster un poulet concocté par notre marmiton favori, avant de faire découvrir à nos deux marseillais les subtilités du jeu "Les Loups-garous de Thiercelieux", provoquant ainsi de nombreux fous-rires.

Tout ça pour dire bienvenue à Stéphanie dans notre petite communauté de doux-dingues. En espérant qu'on ne te traumatise pas trop au cours de cette courte semaine.

vendredi, septembre 02, 2005

Le Parrain (Francis Ford Coppola, 1972)

On ne présente plus le chef-d'oeuvre de Francis Ford Coppola, présent régulièrement dans les diverses listes des plus grands films de l'histoire du cinéma, que tout le monde (sauf Aurélia jusqu'à ce soir) a vu. Je laisserai le soin à d'autres de vous parler plus longuement du Parrain (cf. lien ci-dessous). Juste un petit billet pour dire que ce film est toujours un monument de l'histoire du cinéma et que le redécouvrir dans des conditions décentes, à partir du DVD avec un sympathique remix en 5.1 qui privilégie intelligemment les ambiances, est une expérience que je ne peux que vous conseiller. On regrettera juste que la copie du film n'ait pas bénéficié d'un travail de remasterisation haute définition, qui ne permet donc pas de profiter pleinement du magnifique travail du chef-opérateur Gordon Willis.
Mais, bon, le film est là et est toujours aussi magistral, porté par des acteurs impeccables de bout en bout. Si jamais, vous ne l'avez pas encore vu, et qu'on vous propose de le regarder, sachez qu'il s'agit "d'une offre que vous ne pouvez pas refuser".

MSN ou 20six

Journée tranquille à McDo. Depuis que j'ai eu un entretien assez tendu avec mon directeur hier, paradoxalement tout va mieux. Ce qui est étrange, c'est qu'au cours de cet entretien, il m'a dit avoir eu des échos des managers comme quoi j'étais négatif sur le terrain (ce qui est totalement vrai : quand quelque chose ne va pas, je le dis) et je ne faisais plus mon travail de swing (là, par contre, ça m'a bien fait mal, parce que ma conscience professionnelle m'a toujours poussé à faire mon boulot sérieusement). Suite à l'entretien, je suis retourné sur le terrain pas vraiment motivé, mais bon... Et paf, à la fin de mon shift, le directeur vient me voir pour me féliciter du travail fourni et me dire que c'est ça qu'il attend de moi. Alors que je n'ai rien fait de plus (ou de moins) que d'habitude... Va savoir, Charles ! Ce midi, retour sur le terrain, et rebelote ("très bien, continue comme ça"). Bizarre, bizarre ! Mon directeur essayerait t'il de me remotiver ? De toute façon, cela n'a plus guère d'importance, puisque j'envisage de quitter assez rapidement ce boulot, et qu'en attendant, j'ai bien réduit la durée de mon contrat, histoire de pouvoir me consacrer à d'autres projets.

Cet après-midi, pendant qu'Aurélia joue à Final Fantasy X-2, je n'ai pas le courage de me remettre à écrire mon scénario et traîne sur la blogosphère. Après avoir visité les blogs habituels, je regarde un peu les mises à jour de blogs MSN, mais ne trouve pas grand chose d'intéressant. Je me dis que j'ai vraiment eu du bol au début de tomber sur ceux qui figurent dans la petite colonne à gauche intitulée "Autres blogs MSN à voir" et que je vous invite grandement à aller visiter si ce n'est déjà fait.

Du coup, je me surprends de plus en plus à aller traîner sur les blogs de 20six.fr où, en général, les contenus sont beaucoup plus intéressants. Si vous voulez découvrir, visitez Il était (encore) une fée et accédez à d'autres blogs en remontant les favoris de Clara. Il est vrai que sur ces blogs, pas besoin d'être un utilisateur enregistré pour laisser des commentaires, ce qui tout de suite, permet une plus grande participation des internautes (qui ne sont pas obligés d'avoir un MSN passport pour commenter) et donc des sites plus dynamiques. Contrairement à la majorité des blogs MSN qui se réduisent assez souvent à de simples albums photos. Voilà pourquoi j'hésite à migrer chez 20six.fr, bien que cela me ferait bien chier de démarrer un nouveau blog, alors que je suis plutôt content de celui-là. Laissons le temps passer pour voir comment spaces.msn.com va évoluer.

Ce soir, Aurélia et moi nous sommes offert un petit resto avant d'entamer une séance DVD, dont un bref compte-rendu vous est donné dans le billet suivant.

jeudi, septembre 01, 2005

Gaz à tous les étages (ou de l'utilisation commune des gazinières dans deux récents chefs-d'oeuvre du cinéma hollywoodien)

Ce soir, inauguration du nouveau concept de soirée (ou plus exactement retour à un concept abandonné depuis quelques temps pour ma part) : la soirée "bouse cinématographique". Tout d'abord, avoir sous la main un PaZu, toujours motivé pour mater les pires daubes imaginables, qui a de plus accès par son travail à un choix certain de DVD peu recommandables. Inviter celui-ci avec les films appropriés à venir les voir chez vous, afin de profiter du kit 5.1 nécessaire à la juste appréciation de toutes les qualités esthétiques des dits films. Ca y est, vous êtes prêts. C'est parti.





Au menu ce soir, en première partie de soirée, l'inénarrable adaptation de jeu vidéo Resident Evil: Apocalypse. Après un premier volet pas franchement folichon réalisé par Paul W.S. Anderson (à ne pas confondre avec le Paul T. Anderson de Boogie Nights, Magnolia et Punch-Drunk Love), ce dernier un temps rattaché au projet abandonnera finalement la réalisation à Alexander Witt, plutôt habitué au travail de chef-opérateur de seconde équipe qu'à celui de réalisateur (et cela se sent). Si le premier Resident Evil était loin d'être réussi, le minimum syndical du développement de personnages et de cohérence scénaristique, renforcé par quelques scènes d'action moyennement mal léchées, rendait le tout supportable.

Dans ce deuxième volet, oubliez tout cela. Comme le laisse entendre le sous-titre, ici c'est l'Apocalypse. Le scénario utilise absolument tous les clichés possibles et imaginables, aidés en cela par des personnages d'une connerie ahurissante qui font absolument tout pour ne pas arriver à survivre. Nouvelle tendance du cinéma américain, ici, les grands méchants, ce sont les vilaines corporations qui n'en ont rien à foutre des pauvres consommateurs, sur lesquels cela ne les dérange pas plus que ça d'essayer le premier virus venu, vu que de toute façon, après, elles ont juste à balancer une arme nucléaire pour camoufler ça aux yeux des médias en simple tchernobyl. En fait, c'est pas si éloigné que ça du discours des films de zombies de Romero; c'est juste beaucoup moins subtil.



En référence au jeu vidéo, on amène le personnage de Jill Valentine (caractérisée par une tenue sexy, malheureusement inadaptée à la plastique de l'actrice Sienna Guillory) et surtout Nemesis, machine à tuer terrifiante dans le jeu, et au maquillage et au costume ridicule dans ce film (cf. photo ci-dessus). Le scénario inepte est enfoncé par un montage pitoyable, occultant apparement certaines scènes, en plus de devenir totalement illisible lors des scènes d'action. Comble de la frustration pour les amateurs de zombies, tous les plans avec ceux-ci ont eu droit à un traitement à l'effet shutter, sacadant l'image et massacrant le travail des maquilleurs. Ajoutez à cela une bande originale insupportable, il ne reste rien à sauver si ce n'est le travail sympatoche du directeur de la photographie et la prestation convaincante de Milla Jovovich, à qui l'on souhaite vivement de trouver un projet de plus haute tenue.


Deuxième partie de soirée avec un film à priori plus recommandable : Elektra (Rob Bowman, 2004). Elektra est un personnage culte pour tous les amateurs de comics ayant lu, comme moi, les Daredevil période Frank Miller. Personnage déjà bien abimé lors de la catastrophique adaptation du héros aveugle par Mark Steven Johnson, ici simple producteur de ce spin-off sur la mystérieuse ninja. Jennifer Garner reprend ici son rôle, affublée d'un costume rouge tendance prostituée qui dénote fortement avec sa frange et son visage trop sage, le tout étant fortement éloigné de l'image de l'assassin illustrée par Miller il y une vingtaine d'années.



Quand vous insérez Elektra dans votre lecteur, vous vous attendez à un film d'action décérebré, prétexte à mettre en avant la plastique de l'actrice principale. Que nenni, messieurs-dames. Au bout de vingt minutes, vous vous retrouvez devant un drame romantique sur la rencontre entre une jeune femme solitaire traumatisé par la mort de sa mère, et un père endeuillé par la mort de sa femme et élevant seul sa fille de 13 ans, expulsée de toutes les écoles à cause de son tempérament. Et c'est ainsi que se développe la bluette romantique, entrecoupée régulièrement de séquences d'action, où Elektra assassin se rachète une conduite en protégeant les deux cibles de l'organisation ninja de La Main. Je ne vous dévoilerai pas plus avant l'intrigue, mais sachez qu'elle n'est pas bien folichonne.

Heureusement, le film est d'un point de vue technique largement supérieur au précédent, bien qu'il souffre de graves problèmes de rythme. On regrettera l'utilisation de personnages majeurs du comics en simples seconds rôles (notamment Typhoid Mary, qui méritait un bien meilleur traitement). Et l'on se réjouira de l'excellent choix de casting de Terence Stamp (L'Anglais, Star Wars Episode I), magistral et impressionnant de charisme dans le rôle de Stick, mentor aveugle d'Elektra et Daredevil.

En conclusion, Elektra se laisse voir tranquillement, mais ne possède pas suffisament de défauts pour rentrer dans la catégorie nanar, et pas assez de qualités pour être un bon divertissement. Rien n'est pire que la tièdeur...

P.S. : Pour ceux qui se demanderaient la signification du titre de ce billet, sachez que les deux films ont en commun une méthode rapide pour se débarrasser de ses ennemis en deux secondes : attendre dans une cuisine, allumer le gaz et jeter un briquet (ou une cigarette) pour brûler vif tous les zombies ou ninjas (suivant l'univers diégétique dans lequel se déroule le film).