mardi, septembre 20, 2005

Appleseed (Shinji Aramaki, 2004)

Tout comme les deux Ghost In The Shell de Mamoru Oshii, Appleseed est une adaptation d'un manga de Masamune Shirow. Mais là où le réalisateur d'Avalon adaptait le monde de Shirow à ses propres obsessions sur les frontières entre virtualité et réalité, Aramaki livre une adaptation plus impersonnelle, se contentant de reprendre et d'affadir la trame principale des cinq tomes, condamnant d'emblée Appleseed le film à être moins réussi que les deux chefs-d'oeuvre précités.

Aujourd'hui, j'ai la flemme, alors je reprends le résumé du dossier de presse :
En 2131, les bioroïds - clones créées pour réfréner les passions humaines - vivent en harmonie avec leurs créateurs dans la belle cité d'Olympus.
A l'aube d'une nouvelle menace, le commandant Deunan est mandaté pour empêcher un génocide bioroïd. Mais cette guerrière d'élite se révèle être la pièce maîtresse d'un puzzle dont elle ignore encore les règles et les conséquences : la survie des deux espèces.

Le film commence très mal... J'ai d'ailleurs failli quitter la salle au bout de dix minutes. En effet, la scène d'introduction voit Deunan affronter seule une équipe de mercenaires suréquipés, sur une musique techno plutôt bourrine. Le découpage technique est assez déplorable et le graphisme particulier, mélangeant des personnages en 2D traditionnelle sur des décors en 3D (assez pauvre par rapport au vertige graphique offert par Ghost in the Shell 2: Innocence), ne sauve pas les choses. On se dit que la scène (et donc le film) est ciblé uniquement pour les jeunes ados hardcore-gamers, qui y prendront peut-être plaisir. S'ensuit une introduction un peu poussive mais qui permet tout de même d'installer les personnages, de révéler rapidement les liens entre Briaeros et Dunan, et commence à offrir une mise en scène un peu plus inventive qu'au début.

Le film se poursuit tranquillement, révélant ses faiblesses principalement dans les séquences d'action. L'intrigue, assez prévisible, reste sympathique, bien qu'encore une fois simplifiée à l'extrème par rapport au manga d'origine, qui mélait efficacement action, réflexion et anticipation géopolitique. Au milieu du film, une scène rehausse le niveau et relance l'intérêt du spectateur : une scène où l'espace géographique réel où se situe Dunan se mêle à l'espace holographique des archives l'obligeant à revivre un certain traumatisme. La fin, elle aussi, est plus réussie, arrivant par moments à atteindre un certain souffle épique.

Au final, Appleseed reste un anime correct, mais bien en dessous de l'oeuvre dessinée dont il est tiré. Et un film décevant de la part des studios IG qui nous ont habitués à un standard de qualité supérieur, Appleseed faisant par trop souvent pensé à une cinématique de (mauvais) jeu vidéo. Cela n'empêche pas Shinji Aramaki de préparer un deuxième volet, que l'on espère plus ambitieux et plus réussi techniquement, rendant ainsi honneur à l'excellent manga de Masamune Shirow

1 commentaire:

Alex3368 a dit…

C'est vrai que comparé aux piliers que sont les deux Ghost In The Shell, Appleseed paraît de qualité moindre. Mais pour ma part je le trouve tout de même appréciable. Les graphismes ont effectivement un rendu étrange qu'il faut savoir apprécier, sans quoi l'anime perd très vite tout intérêt. Le scénario est, comme il est dit dans l'article, assez classique et "devinable", mais pourtant je le trouve lui aussi appréciable. En fin de compte, je trouve Appleseed peut-être de moins bonne qualité que les GITS mais quand même bon.