vendredi, novembre 30, 2007

Sombre journée

Hier après-midi, le vétérinaire diagnostique un simple petit coup de fatigue à Piou-Piou et nous donne quelques vitamines à lui administrer. Rassurés, nous rentrons à la maison et laissons Piou-Piou se reposer. Quand nous partons nous coucher, nos deux canaris dorment profondèment (même si je les réveille au moment où je lève le drap pour vérifier que tout va bien).

Ce matin, après mon petit-déjeûner, j'entends Isis qui m'appelle pour avoir à manger, comme tous les matins. Sauf qu'au moment où je retire le drap, Piou-Piou gît au fond de la cage. Dénégation, refus d'accepter l'évidence : Piou-Piou est morte. Alors que je la prends dans ma main, j'espère la voir s'envoler. Il n'en est évidemment rien.

J'appelle Aurélia. Crise de larmes commune au téléphone. Divers sentiments me submergent: Injustice (lé véto nous a dit que ce n'était rien de grave), Culpabilité (si je m'en étais rendu compte plus tôt, et si j'avais acheté une lampe infra-rouge pour qu'elle puisse avoir plus chaud), Tristesse.

Piou-Piou est morte. Piou-Piou est morte. Je n'arrive pas à l'accepter. Isis s'inquiète, semble ne pas comprendre. L'appelle sans cesse, en attendant une réponse.

Il est l'heure d'aller travailler. Sauf que ce soir, quand je rentrerai, une moitié de cage sera toujours vide.

jeudi, novembre 29, 2007

Inquiétude

Depuis hier matin, Piou-Piou semble malade. Et le pire, c'est qu'Aurélia et moi avons mis près de 24 heures à le comprendre. Hier matin, au réveil, Piou-piou était peu dynamique, ok. Je mets ça sur le compte d'une nuit agitée. De même, Aurélia trouvait étrange que notre femelle canari dorme la moitié de l'après-midi. Mais ce n'est que ce matin, où Piou-Piou était étrangement calme que nous avons commencé à nous inquiéter.

Heureusement, je ne travaille pas aujourd'hui. Je suis donc resté avec mes deux canaris, au chaud et au calme (donc pas de Super Mario Galaxy pour ne pas la déranger). A priori, rien de grave. Sûrement un coup de froid ou une indigestion (d'après le best-seller Tout savoir sur les canaris). Mais, bon, j'y peux rien, je suis inquiet. Vivement dans vingt minutes, que nous soyons chez le vétérinaire.

samedi, novembre 24, 2007

Fin de grêve

La grêve des transports est finie. Paris retrouve son rythme normal. Chacun peut reprendre le métro. Et moi, ça me démoralise. Evidemment, vu que j'habite et travaille dans Paris intra-muros, je n'ai pas été trop gêné par les grêves, qui m'ont permis de me remettre au roller tous les matins et soirs. Et je dois dire que même par grand froid, cela m'a fait du bien d'avoir mes quarante minutes quotidiennes à slalomer entre les piétons et les files de voiture, au grand air.

Alors, hier soir, quand je suis rentré à nouveau dans le métro avec Aurélia pour nous rendre à l'anniversaire de Benjamin, ça m'a fait un peu un choc. J'avais oublié cette odeur caractéristique et surtout l'agression permanente des panneaux publicitaires, qui jusqu'alors ne me dérangeait pas outre mesure. Heureusement que le Vélib' se développe bien. Votre serviteur va dorénavant éviter le métro autant que possible. Et ce n'est pas la propagande canadienne ci-dessous qui me fera changer d'avis.


samedi, novembre 17, 2007

Nouvelle mise en page

Depuis hier, nouvelle mise en page du blog, et surtout incorporation d'une section dédiée au micro-blogging, la colonne Groum-groum Express, située à droite, dans lesquels vous aurez régulièrement des nouvelles neuves du monde (et de nous en particulier).

En attendant vos commentaires sur la nouvelle présentation...

mardi, novembre 13, 2007

Les Promesses de l'Ombre

Depuis A History of Violence, David Cronenberg aborde un tournant dans sa carrière. Il semblerait qu'une nouvelle période de sa filmographie, entamée sous le signe du polar, doive succéder à ses précédents opus plus "organiques". Aujourd'hui, Les Promesses de l'ombre confirme ce virage.

Anna, sage-femme, (Naomi Watts) enquête sur une jeune femme inconnue décédée au cours de l'accouchement, afin de retrouver la famille du nouveau-né. Très rapidement, son enquête va l'amener à découvrir le monde des mafieux, parmi lesquels un mystérieux homme de main, Nikolaï (Viggo Mortensen)...

A travers l'enquête menée par Anna, d'une part, et l'ascension de Nikolaï, d'autre part, Cronenberg dissèque le fonctionnement de la mafia russe, rarement représentée au cinéma (seul l'excellent Little Odessa de James Gray me revient en mémoire). Un milieu, qui malgrè sa notoriété, reste discret, grâce à un habile travail de couverture. Ainsi, comment se douter que Semyon (Armin Muelle-Stahl), affable restaurateur russe ayant connu le père d'Anna, se révélera par la suite un caïd cruel et impitoyable. C'est tout ce jeu de faux-semblants que Cronenberg observe dans un premier temps.

C'est dans la même optique que Viggo Mortensen livre avec le personnage de Nikolaï une de ses meilleures performances. Ce mystérieux chauffeur se révèle être un homme de main sanguinaire. Mais ce n'est là qu'un des aspects d'un personnage extrêmement ambigu et riche, qui, pour être analysé totalement, m'obligerait à révéler une intrigue plus complexe qu'il n'y paraît au premier abord. Mortensen est formidable, dans sa capacité à livrer toutes les facettes de Nikolaï, et à laisser planer une ambiguité totale sur son personnage, si bien qu'à la fin, le spectateur cherchera encore à savoir qui il est. Simple truand en quête de pouvoir ? Un homme à la recherche de vengeance envers une mafia qui aurait détruit sa famille ? Tout cela à la fois ?

Après A History of Violence, le réalisateur canadien continue d'explorer les collusions entre famille et violence, ou comment les liens du sang impliquent de faire couler le sang. Et c'est dans ces moments là, notamment lors d'une scène anthologique de combat dans un hammam, que Cronenberg établit le lien avec ses précédents films. Ainsi, auparavant l'homme faisait évoluer sa nature au contact de corps étrangers organiques ou mécaniques, son humanité est maintenant confronté à la société et à sa violence. On pourrait presque lire dans ce film une réflexion sur la mondialisation, à travers d'une part, cette traite des femmes blanches soviétique humiliées et exploitées, mais aussi à travers ces mafieux à qui on demande de quitter toute attache pour se mettre au service de l'entreprise, ici l'organisation mafieuse.

Alors que certains accusent Cronenberg de se vendre de plus en plus à Hollywood en livrant des films plus "classiques", on peut leur rétorquer que si l'habit est plus conventionnel, le fond des sujets et leur traitement est aussi rigoureux qu'auparavant.

Radical, clinique et obsédant, Les Promesses de l'ombre est un film noir extrêmement réussi. Cronenberg prend le temps de poser un univers réaliste, où les faux-semblants sont légion, révélant avec une approche quasi-documentaire, le monde de la mafia russe londonienne. Un classique instantané qui hante longtemps après la projection.