mardi, mars 21, 2006

Morosité contagieuse.

Je suis heureux. Cette affirmation n'est pas seulement ponctuelle et propre à aujourd'hui, mais correspond plutôt à mon état d'esprit général depuis près de trois ans. Autrement dit, depuis que je suis avec Aurélia. Je partage ma vie avec quelqu'un que j'aime et qui m'aime, et avec qui la complicité est encore la même qu'au premier jour. J'ai la chance de pouvoir louer un appartement, à une époque où la crise du logement est sérieuse. Et depuis trois mois, j'exerce un boulot qui, s'il ne me satisfait pas totalement par rapport à mes aspirations d'adolsecent, me permet de subvenir à mes besoins tout en restant dans le domaine de l'audiovisuel.

Et pourtant, par moment, la morosité me gagne. Morosité ambiante d'une époque où les injustices sociales sont de plus en plus insupportables. Et où descendre dans la rue n'est pas forcément lié à un idéal fédérateur pour améliorer le monde, mais seulement à l'instinct de survie d'une génération qui veut éviter le pire pour son avenir. J'aurai voulu avoir un rêve. Mais notre génération ne croit plus en rien. Et surtout pas dans la classe politique. Nous savons depuis longtemps que la sphère du pouvoir n'est plus qu'une mascarade derrière laquelle tout n'est qu'économie de marché.

Alors, je me replie égoistement sur mon petit univers personnel, comme la plupart d'entre nous. Je cultive mon bonheur au quotidien, en essayant d'en faire profiter mes proches. Si seulement, cela pouvait suffire à améliorer le monde...

mardi, mars 14, 2006

Enfin une soirée pépère

Enfin une soirée calme. Il faut dire que la semaine dernière était bien exténuante. Et si la soirée raclette d'hier avec Louwaï et Bélinda était fort sympa, elle ne m'a pas permis de récupérer. Heureusement, ce soir, cela s'annonce tranquillou à la maison. Un bon petit repas, commencer à regarder la saison 1 de Clair de lune pour voir si c'est toujours aussi génial que dans mon souvenir, puis une bonne nuit de sommeil pour finir de me remettre de mon rhume carabiné. Et, à partir de demain, Aurélia et moi allons essayer de retourner un peu au cinéma. Parce que les concerts rock, c'est bien, mais pendant ce temps là, j'ai toujours Walk the line à voir, sans parler des sorties plus récentes comme Truman Capote. Et j'imagine qu'il ne vaut mieux pas que je regarde l'agenda des sorties de demain. Déjà que les affiches de Renaissance qui fleurissent dans Paris me font bien envie... C'est dur d'aimer le cinéma parfois...

samedi, mars 11, 2006

222... in Paris

Semaine trépidante suite à la venue sur Paris de 222, groupe ayant été à l'origine de mes sorties nocturnes dans le Vieux Nice à l'époque où j'étais étudiant. Et, en me ramenant à ces vieilles habitudes, leur passage dans la capitale a fortement perturbé le rythme de sommeil de ma factrice préférée (Aurélia, pour celui du fond qui ne suit pas). Le trio de base, composé de Louwaï, Bélinda et Mike, toujours aussi sympas, s'est renforcé de deux acolytes de choc, Christian et Fabrizio, issus d'un autre groupe phare de la scène niçoise : les Running Birds. Dès leur arrivée, lundi dernier, la soirée commence dans un bar, où c'est autour d'un verre que je renoue vraiment contact avec Louwaï et Bélinda (photos datant de 2001 ci-dessous) que je n'avais pas vu depuis deux ans. La soirée se poursuit à l'hippopotamus, où, en plus de sa capacité à reprendre inlassablement différentes garnitures avec sa viande, nous découvrons la gouaille toute italienne de Christian, le nouveau clavier du groupe, qui aurait pu tout aussi bien se lancer dans une carrière de one-man-show.

Louwai en 2001Belinda en 2001

Mercredi, plateau tremplin au Gibus, dans le cadre du festival Emergenza. Ce soir, huit groupes sont en lices pour accéder à l'étape suivante. A la fin de chaque prestation, le public dans la salle vote à main levée s'il a aimé le groupe ou pas. Le groupe qui a le plus de voix gagne sa place pour la prochaine phase éliminatoire. Avec un tel système, où les groupes parisiens arrivent à attirer leur propre public, on pourrait s'inquiéter pour 222, qui a forcèment moins de contacts sur la capitale. Finalement, après un set incroyablement énergique où Louwaï finira torse nu porté par la foule, le public en délire leur donnera plus de 100 votes, les amenant en deuxième position et donc qualifiés pour la prochaine phase prévue début avril.

Ce qui est impressionant à mes yeux, c'est leur évolution en deux ans. Leurs nouvelles compositions ont grandement bénéficié de leur travail avec un arrangeur, l'harmonie entre les différents instruments étant incroyablement plus travaillée qu'avant. La mélodie d'Hasta la victoria siempre me hante encore de longues heures après le concert.

Vendredi soir, le groupe joue au Stock (Paris XVIIIème), une petite salle appartenant à l'école de musique Atla où le groupe a fait ses classes. C'est accompagné de Nathalie, Olivier et Vijay que je filme leur prestation, que l'on qualifiera d'intimiste vu que le public ne s'est pas déplacé cette fois. Si cela a été une certaine déception pour le groupe, cela nous aura par contre permis d'obtenir des images réussies, à proximité du groupe. Il n'y aura plus qu'à rajouter quelques applaudissement au montage pour faire croire que la salle était pleine à craquer ;-) .

En attendant de découvrir leur album au mois de septembre (à défaut d'un DVD du concert de vendredi), n'hésitez pas à aller jeter un oeil sur leur site www.groupe222.com pour découvrir quelques extraits. Et si vous êtes sur Paris, jetez un coup d'oeil de temps en temps sur ce blog pour avoir une date du prochain concert dans le cadre du festival Emergenza.

jeudi, mars 02, 2006

Shadow of the Colossus

Plus de quatre ans après avoir marqué les esprits avec Ico, Fumito Ueda nous livre encore une fois un jeu à l'ambiance unique et envoûtante.

Sur un sentier au bord d'une falaise, un cavalier avance, transportant la dépouille inerte d'une jeune fille vêtue de blanc. Après avoir franchi de nombreux kilomètres, il arrive devant un passage étroit débouchant sur une immense vallée encastrée d'une ceinture alpine infranchissable. Face à lui, un pont interminable mène à un sanctuaire, dans lequel il pénètre. Après avoir déposé sur l'autel, le corps sans vie de celle qu'on imagine être sa fiancée, un esprit du nom de Dormin s'adresse à notre héros. Il lui propose un marché : si notre héros détruit les colosses errant dans cette contrée désertique, il pourra alors ramener sa bien-aimée à la vie...

Suite à cette énigmatique séquence d'ouverture, le jeu démarre. Vous prenez le contrôle du héros. Après avoir enfourché votre cheval, répondant au nom de Agro, vous commencez à traverser la plaine. En levant votre épée sacrée au soleil, vous déterminez la direction à suivre, les rayons lumineux refletés par votre arme se concentrant là où se situe votre prochain adversaire. Vous arrivez au pied d'une falaise. En l'escaladant, vous découvrez ainsi l'éventail d'actions à votre disposition : sauter, s'aggriper, se propulser vers une paroi en face, faire des roulades... Vous n'avez pas grand chose à envier au héros de Prince of Persia !

Alors que vous arrivez au sommet, un grondement sourd se fait entendre tandis qu'un pied immense entre soudainement dans votre champ de vision. Vous venez de rencontrer votre premier colosse. Lui ne vous a pas encore vu. En levant l'épée, les rayons du soleil vous indiquent où se situent ses points faibles. Une fois ceux-ci repérés, vous pouvez vous élancer vers le talon du géant, à partir duquel vous allez devoir remonter jusqu'à la tête...


Avec Shadow of the Colossus, le jeu vidéo atteint son concept le plus épuré. En premier lieu, l'histoire est réduite à son strict minimum émotionnel. Au cours du jeu, vous n'aurez guère plus d'informations sur les circonstances ayant amené le héros en ce lieu que celles contenues dans le résumé ouvrant cette critique. A partir de là, l'identification avec le personnage fonctionne énormément, puisque chaque joueur réagit de manière personnelle au pacte faustien proposé par Dormin. Tuer les colosses, oui, mais pour quelle raison ? Uniquement ramener votre bien-aimée d'entre les morts. Et quel est le prix à payer ? Le meurtre de colosses ancestraux, dont vous ignorez la nature exacte. bien que tout laisse à penser qu'ils sont des gardiens protecteurs. Alors, joueur, es-tu prêt à vendre ton âme ? Chacun fera son choix. A titre d'exemple, Aurélia a décidé de ne pas y jouer, après avoir assisté à la mise à mort du premier colosse, le côté tragique de sa chute étant de plus appuyé par une musique triste et nostalgique.

Par contre, si comme moi, vous décidez de poursuivre l'aventure, sachez que vous risquez l'immersion totale dans un monde à l'ambiance magnifique. Avec ce concept, Fumito Ueda touche à l'essence même du jeu vidéo, l'univers de Shadow of the Colossus faisant preuve d'un sens de l'épure incomparable. Tout d'abord, le concept des colosses lui-même synthétise une grande partie des jeux vidéo. Ici, l'exploration, assez sommaire, se résume à traverser des étendues immenses et variées afin de débusquer votre prochain adversaire. Fini, la structure niveaux/ennemis/boss. Ici, le colosse est tout cela à la fois, puisque le jeu peut se résumer au schéma suivant : localiser le colosse dans un des recoins de l'immense plaine, trouver son point faible, l'escalader pour atteindre son centre vital et le vaincre. Enoncé ainsi, cela peut sembler limité, et c'est pourtant tout ce qui fait la magie du jeu.


Les chevauchées uniquement rythmées par les galops d'Agro permettent l'immersion dans l'univers, précédant la fascination liée à la découverte des antres des colosses, toutes à l'architecture plus magnifique les unes que les autres. La PS2 est poussé dans ses retranchements techniques pour nous livrer une aire de jeu immense constituée d'une seule et unique zone (pas de temps de chargement entre les différents lieux), offrant, qui plus est, une profondeur de champ inédite, permettant de voir chaque élément du décor depuis des distances extrèmement éloignées.

Baigné d'une lumière cotonneuse, bercé par les compositions de Kô Otani (Ailes Grises), laissez vous tenter par l'invitation de Shadow of the Colossus à vivre des luttes homériques dans un univers d'une poésie inouïe.

mercredi, mars 01, 2006

Le Nouveau Monde (Terrence Malick)

1607. La découverte de la Virginie par une expédition britannique. La rencontre de deux peuples, les indiens natifs d'Amérique et les colons. La lutte pour la conquête du "nouveau monde". L'histoire d'amour entre John Smith, capitaine anglais, et Pocahontas, fille du chef indien Powhatan. Comment pour cette jeune fille vivant en communion avec la nature, le "nouveau monde" va devenir le paradis perdu...

Vous avez sûrement déjà tout lu sur Le Nouveau Monde. Terrence Malick, cinéaste le plus autarcique du monde depuis Stanley Kubrick, vient de réaliser son quatrième film en trente ans. Comme les trois précédents, il s'agit à nouveau d'une réussite, encensée de toutes parts par la critique. On y retrouve, comme dans La Ligne rouge, ce rapport panthéiste avec la nature, cette capacité à s'éloigner des conventions narratives pour créer un poème audiovisuel, où la lumière, la musique, les sons et l'utilisation de la voix off, nous invitent à une expérience mystique et unique.

Que puis-je ajouter qui n'ait déjà été dit ailleurs ? Rien, sinon que si vous n'avez pas encore vu ce film, dépêchez vous d'y aller.

Week-end imposé

Hier soir, après un petit repas japonais chez Higuma (Gyoza et Yakinikudon toujours aussi excellents), direction le Gaumont Opéra Premier pour Le Nouveau Monde. Terrence Mallick filme toujours la nature comme personne. J'ai adoré le film. J'y reviens plus en détails dans un prochain billet.

Aujourd'hui et demain, journées de RTT imposés. Oui, deux jours de repos, c'est cool. Maintenant, quand c'est décidé la veille à 10h00, parce qu'on se rend compte à l'administration que j'ai pas mal d'heures à récupérer et qu'à partir de la semaine prochaine, ça va être mission impossible, c'est un poil moins apprécié. Mais bon, je vais bien réussir à en profiter quand même.

Au programme, en vrac : séances ciné avec ma chére et tendre, avec au choix, Brokeback Mountain, L'Ivresse du pouvoir, Syriana, Get rich or die trying, Walk the Line, Mémoires d'une Geisha, 13 Tzameti. Aller faire un tour chez le coiffeur afin d'arrêter de ressembler à un fils caché des Beatles. Acheter un réveil pour ne plus être obligé de dormir trop près du téléphone portable et m'inquièter un peu moins des quantités d'ondes téléphoniques reçues par mon cerveau pendant la nuit. Ranger l'appartement. Terminer Shadow of the Colossus pendant qu'Aurélia fait sa tournée de factrice, vu qu'elle ne supporte pas d'assister à la mort des colosses du jeu, qui, il est vrai, est mise en scène de manière à faire culpabiliser le joueur (j'essaie d'y revenir également dans un billet plus détaillé une fois que j'ai fini le jeu). Finalement, 48 heures, ça va peut-être faire un peu court. Mais, bon, un week-end au milieu de la semaine, ça ne se refuse pas.

Bande-son du moment : les bruissements d'ailes de Piou-piou qui vole dans l'appartement.