dimanche, février 26, 2006

La Maison du diable (Robert Wise)


Titre original : The Haunting (1963)
Découvert en DVD aujourd'hui.

Chercheur en parapsychologie, la professeur Markway rassemble des gens liés de plus ou moins loin au surnaturel dans une maison hantée, dans le but d'arriver à établir des faits scientifiques sur l'existence de forces spirituelles. Parmi les invités, Eleanor, qui voit dans ce séjour l'opportunité de tirer un trait sur un lourd passé familial, va se retrouver confrontée à d'inquiétants phénomènes...

Réalisé en 1963, La Maison du Diable marque le retour de Robert Wise (Le Jour où la terre s'arrêta, West Side Story) au fantastique, genre dans lequel il avait effectué ses débuts à la mise en scène en 1944. Succédant à La Nuit de tous les mystères (William Castle) et Les Innocents (Jack Clayton), cette adaptation d'un roman de Shirley Jackson va finir de poser les bases d'un sous-genre bien précis : le film de maison hantée.

Découvrir le film aujourd'hui, c'est d'abord être confronté à des scènes devenues extrèmement clichés, suite au nombre de films de maison hantée de plus ou moins bonne qualité que tout spectateur actuel a ingurgité. De plus, les personnages et l'intrigue cessent quasiment d'évoluer à la moitié du film, ne laissant plus qu'une succesion de scènes d'horreur, qui, malheureusement ont énormèment perdu de leur efficacité en terme d'effroi.

Elles conservent tout de même un intérêt esthétique énorme, de par le sens du cadre, l'utilisation de la profondeur de champ, et l'excellent travail sonore. Un mot au sujet des superbes décors gothiques mis en valeur par un magnifique noir et blanc, ainsi qu'une mention à l'équipe des effets spéciaux pour la séquence où la porte se déforme. Enfin, les acteurs, sans être inoubliables, parviennent à nous faire rentrer dans l'histoire, en plus de faire passer de manière trouble l'ambiguité sexuelle de certains dialogues.

Une preuve de plus du talent de Robert Wise, qui a défaut d'être un auteur comme Orson Welles, dont il a monté les deux premiers films, a su être un excellent "filmmaker", livrant régulièrement de très bons films, contrairement à Jan De Bont, qui, en 1999, a réalisé un calamiteux remake de La Maison du diable, intitulé Hantise.

Retour au bercail

Aurélia est rentrée hier matin. Ça me fait un bien fou. Moi qui faisais mon macho que la séparation temporaire ne toucherait pas. Piou-piou a beaucoup chanté. Tout est dit.

jeudi, février 23, 2006

Coup de tête

Une journée relativement calme au travail. Je rentre tranquillement à pied à la maison; je suis au téléphone avec Emmanuelle pour lui dire que je ne passerai pas la voir, quand, soudain, un black d'une trentaine d'années que j'allais croiser s'écarte de sa trajectoire alors qu'il est à deux mètres de moi, avance vers moi les yeux exorbités et me fout un magistral coup de boule. J'ai à peine le temps de comprendre ce qui se passe que le mec a déjà repris sa route en se contentant de me hurler de dos : "T'en veux encore ?".

Sur le coup, je reste immobile, un peu sonné et me contente de lui crier un simple "T'es con ou quoi ?" histoire d'évacuer la colère qui vient de monter. Un passant s'approche de moi pour voir si je vais bien et me demande si je le connais. Bien évidemment, non.

Et plus que le coup et la douleur aigüe, ce qui m'énerve le plus, c'est de ne pas savoir ce qui a motivé son geste : était-il simplement fou ? M'a-t'il pris pour quelqu'un d'autre ? Ou bien avait-il simplement besoin de se soulager en frappant le premier passant venu là où les plus nerveux se contentent de mettre des coups dans des portes ou des murs ?

Alors, finalement, une heure après, je décide d'arrêter d'y penser. Et quel meilleur exutoire que de rédiger un petit billet sur mon blog pour faire partager cette histoire à tous les internautes qui consulteront cette page par hasard ? Voilà, ça, c'est fait. Maintenant, je tire un trait sur cette mésaventure et m'en vais préparer le bain de Piou-piou (souvenez-vous, le canari du billet précédent).

mercredi, février 22, 2006

A Paris abandonné... canaris et canapé...

Ma chère et tendre m'a abandonné le temps de passer quelques jours dans sa famille sur la Côte. Je me retrouve seul dans l'appartement, avec un canari.

Par moments, je pourrai me croire dans Le Samouraï de Melville. A la différence qu'Alain Delon a la bêtise de ne pas laisser son canari sortir de sa cage. Son personnage ferait sûrement moins la gueule si tout comme moi, il était assailli par un volatile, au beau milieu de son combat contre le troisième géant de Shadow of the Colossus, LE chef-d'oeuvre vidéoludique de ce début d'année.

Allez, fini de jouer, il me reste une petite heure pour ranger et préparer à manger avant de recevoir Jess et Sandy, qui vienne me tenir compagnie pour le dîner. Et moi qui n'ai pas préparé de poulet au curry depuis près d'un an...

Bande-son du moment : Belle & Sebastian - Act of the Apostle II

lundi, février 20, 2006

Fauteuils d'orchestre (Daniele Thompson)

Le film de Danièle Thompson est l'excellente surprise de ce début d'année. D'une facture classique, sa force repose bien évidemment sur son casting impeccable, où tous les interprètes servent à merveille des personnages réussis. Et surtout, sur sa structure scénaristique.

Fraîchement débarquée de Macon, la jeune Jessica (Cécile De France) arrive dans la capitale avec l'envie, héritée de sa grand-mère (Suzanne Flon dans son ultime rôle) de cotoyer le grand monde. A la recherche d'un travail, elle arrive à se faire embaucher en renfort au Bar des Théâtres, dont le patron appréhende "la soirée du 17" au cours de laquelle auront lieu simultanément le concert du pianiste virtuose Jean-François Lefort (Albert Dupontel), la représentation d'une pièce de Feydeau avec Catherine Versen (Valérie Lemercier), actrice populaire de la télévision qui rêve d'incarner Simone de Beauvoir pour un célèbre metteur en scène américain, et la mise aux enchères de l'imposante collection de Jacques Grumberg (Claude Brasseur), qui souhaite tirer ainsi un trait sur tout un pan de sa vie.

Avec un tel sujet dans un tel microcosme, on était en droit de s'attend à un film intello réalisé par et pour des parisiens fortunés. Il n'en est rien. En développant de multiples intrigues, qui s'épousent chacune en d'habiles contrepoints, Danièle et Christopher Thompson (qui joue également dans le film) livrent un scénario choral extrèmement réussi, où chaque personnage réussit à exister. Il faut également saluer les excellentes prestations de chacun des comédiens qui sont tous plus justes les uns que les autres. Le scénario est une véritable partition, où les histoires de chacun se croisent et résonnent les unes par rapport aux autres, à la manière d'une musique orchestrale. On mentionnera notamment Albert Dupontel, qui nous ayant habitué à des personnages plus ou moins déjantés, insuffle une réelle identité à ce personnage de pianiste qui souhaite défaire la musique classique de son apparat luxueux afin de faire partager sa passion aux foules.

La vulgarisation de tous les arts semble d'ailleurs être l'enjeu du film, qui les traite tous de front (théatre, musique, peinture, sculpture) et de la même manière. Quand Jessica déclare devant Le Baiser de Brancusi que c'est une oeuvre qui donne envie d'être amoureux, Jacques lui répond que cette déclaration aurait fait plaisir au sculpteur. A travers cette réplique, c'est un des propos majeurs du film que de rappeler que l'Art est avant tout un reflet de la vie et ne doit pas seulement être uniquement perçu à travers un mode intellectuel, mais relève avant tout du ressenti.

C'est là que réside la grande force de ce film, qui évite l'écueil du poncif intellectuel, en nous invitant à partager la vie d'une communauté réellement touchante. Comme quoi rien n'empêche de mêler arts majeurs et divertissement populaire de manière réusssie.

samedi, février 18, 2006

Ouverture

Après une première tentative de blog , nouveau départ ici. Au menu, critiques cinéma et dvd, reflexions personnelles et états d'âme... En essayant d'être plus régulier cette fois.