jeudi, septembre 01, 2005

Gaz à tous les étages (ou de l'utilisation commune des gazinières dans deux récents chefs-d'oeuvre du cinéma hollywoodien)

Ce soir, inauguration du nouveau concept de soirée (ou plus exactement retour à un concept abandonné depuis quelques temps pour ma part) : la soirée "bouse cinématographique". Tout d'abord, avoir sous la main un PaZu, toujours motivé pour mater les pires daubes imaginables, qui a de plus accès par son travail à un choix certain de DVD peu recommandables. Inviter celui-ci avec les films appropriés à venir les voir chez vous, afin de profiter du kit 5.1 nécessaire à la juste appréciation de toutes les qualités esthétiques des dits films. Ca y est, vous êtes prêts. C'est parti.





Au menu ce soir, en première partie de soirée, l'inénarrable adaptation de jeu vidéo Resident Evil: Apocalypse. Après un premier volet pas franchement folichon réalisé par Paul W.S. Anderson (à ne pas confondre avec le Paul T. Anderson de Boogie Nights, Magnolia et Punch-Drunk Love), ce dernier un temps rattaché au projet abandonnera finalement la réalisation à Alexander Witt, plutôt habitué au travail de chef-opérateur de seconde équipe qu'à celui de réalisateur (et cela se sent). Si le premier Resident Evil était loin d'être réussi, le minimum syndical du développement de personnages et de cohérence scénaristique, renforcé par quelques scènes d'action moyennement mal léchées, rendait le tout supportable.

Dans ce deuxième volet, oubliez tout cela. Comme le laisse entendre le sous-titre, ici c'est l'Apocalypse. Le scénario utilise absolument tous les clichés possibles et imaginables, aidés en cela par des personnages d'une connerie ahurissante qui font absolument tout pour ne pas arriver à survivre. Nouvelle tendance du cinéma américain, ici, les grands méchants, ce sont les vilaines corporations qui n'en ont rien à foutre des pauvres consommateurs, sur lesquels cela ne les dérange pas plus que ça d'essayer le premier virus venu, vu que de toute façon, après, elles ont juste à balancer une arme nucléaire pour camoufler ça aux yeux des médias en simple tchernobyl. En fait, c'est pas si éloigné que ça du discours des films de zombies de Romero; c'est juste beaucoup moins subtil.



En référence au jeu vidéo, on amène le personnage de Jill Valentine (caractérisée par une tenue sexy, malheureusement inadaptée à la plastique de l'actrice Sienna Guillory) et surtout Nemesis, machine à tuer terrifiante dans le jeu, et au maquillage et au costume ridicule dans ce film (cf. photo ci-dessus). Le scénario inepte est enfoncé par un montage pitoyable, occultant apparement certaines scènes, en plus de devenir totalement illisible lors des scènes d'action. Comble de la frustration pour les amateurs de zombies, tous les plans avec ceux-ci ont eu droit à un traitement à l'effet shutter, sacadant l'image et massacrant le travail des maquilleurs. Ajoutez à cela une bande originale insupportable, il ne reste rien à sauver si ce n'est le travail sympatoche du directeur de la photographie et la prestation convaincante de Milla Jovovich, à qui l'on souhaite vivement de trouver un projet de plus haute tenue.


Deuxième partie de soirée avec un film à priori plus recommandable : Elektra (Rob Bowman, 2004). Elektra est un personnage culte pour tous les amateurs de comics ayant lu, comme moi, les Daredevil période Frank Miller. Personnage déjà bien abimé lors de la catastrophique adaptation du héros aveugle par Mark Steven Johnson, ici simple producteur de ce spin-off sur la mystérieuse ninja. Jennifer Garner reprend ici son rôle, affublée d'un costume rouge tendance prostituée qui dénote fortement avec sa frange et son visage trop sage, le tout étant fortement éloigné de l'image de l'assassin illustrée par Miller il y une vingtaine d'années.



Quand vous insérez Elektra dans votre lecteur, vous vous attendez à un film d'action décérebré, prétexte à mettre en avant la plastique de l'actrice principale. Que nenni, messieurs-dames. Au bout de vingt minutes, vous vous retrouvez devant un drame romantique sur la rencontre entre une jeune femme solitaire traumatisé par la mort de sa mère, et un père endeuillé par la mort de sa femme et élevant seul sa fille de 13 ans, expulsée de toutes les écoles à cause de son tempérament. Et c'est ainsi que se développe la bluette romantique, entrecoupée régulièrement de séquences d'action, où Elektra assassin se rachète une conduite en protégeant les deux cibles de l'organisation ninja de La Main. Je ne vous dévoilerai pas plus avant l'intrigue, mais sachez qu'elle n'est pas bien folichonne.

Heureusement, le film est d'un point de vue technique largement supérieur au précédent, bien qu'il souffre de graves problèmes de rythme. On regrettera l'utilisation de personnages majeurs du comics en simples seconds rôles (notamment Typhoid Mary, qui méritait un bien meilleur traitement). Et l'on se réjouira de l'excellent choix de casting de Terence Stamp (L'Anglais, Star Wars Episode I), magistral et impressionnant de charisme dans le rôle de Stick, mentor aveugle d'Elektra et Daredevil.

En conclusion, Elektra se laisse voir tranquillement, mais ne possède pas suffisament de défauts pour rentrer dans la catégorie nanar, et pas assez de qualités pour être un bon divertissement. Rien n'est pire que la tièdeur...

P.S. : Pour ceux qui se demanderaient la signification du titre de ce billet, sachez que les deux films ont en commun une méthode rapide pour se débarrasser de ses ennemis en deux secondes : attendre dans une cuisine, allumer le gaz et jeter un briquet (ou une cigarette) pour brûler vif tous les zombies ou ninjas (suivant l'univers diégétique dans lequel se déroule le film).

5 commentaires:

PhilipArtisthea a dit…

Bonjour David, juste un petit message pour te dire que j'espére que "tu pètes le feu" en cette rentrée. Oui, rien n'est pire que la tiédeur, je suis d'accord avec toi, (inutile qu'il y ait de l'eau dans le gaz entre nous !)...Sur ce, l'heure du ménage est venue, je m'en vais briquer ma cuisine ! Chaud devant !

ldechamps a dit…

Ah voila des films qui sont bien !!
D'après une source qui doit rester anonyme, re2 serait pire que blade 3 ....
Rien que d'imaginer un film plus infame que b3 me fait des frissons dans le dos...brrrr!!!
En voila une soirée qui a du être forte en émotion :)

Momo9775 a dit…

Pfouuu!! Paye tes films!! Jpense kil ya bien pire!! Sinon je suis allé voir The Jacket au ciné, il est pas mal du tout, j'sais pas pourquoi j'ai un peu de mal a faire une critique...J'ai eu un peu du mal à rentrer dedans, on ne sait pas trop ou tout cela va nous mener, et finalement après 30 minutes on finit par adhérer à peu prêt à cette histoire abracadabrante qui m'a un peu fait penser à l'effet papillon mais en moins bien...Il faudrait d'ailleurs, que je le revois, je n'ai pas tout saisis...
Enfin, les bienfaits de la colère que tu n'iras pas voir, n'est pas aussi bien que je pensais mais on passe tout de même un bon moment avec un dénouement assez innatendue...
J'attends maintenant avec impatience la sortie de Collision sinon j'ira voir "Une aventure" avec Ludivine Seigner que j'admire beaucoup...Ah oui! je voulais te poser également de question sur l'ESEC: est-ce que c'est une école publique??je suis complétement perdu pour mon orientation!!!vu qu'il ya très peu de débouché dans ce milieu...
En attendant...@bientot!!

David a dit…

PhilipArtisthea > Merci pour le message. Sans être sur les charbons ardents, j'ai la forme. Quant à toi, on sent que tu as la pêche comme le prouve ta fausse interview de Lady Di ( http://spaces.msn.com/members/artisthea/Blog/cns!1pHMM4qIXWf9NuSzICzgHmVQ!1123.entry )

ldechamps> Ta présence nous a grandement manqué pour commenter à nos côtés ces joyaux cinématographiques.

Momo9775> Je n'attends vraiment pas grand chose d'Une Aventure, sachant qu'en plus, je n'apprécie guère Ludivine Sagnier. Je suis assez curieux de voir Collision, mais j'attends surtout deux films aux antipodes l'un de l'autre : Broken Flowers (j'adore tous les films de Jarmusch et Bill Murray est un des mes acteurs préférés) et Kiss Kiss Bang Bang (pour Shane Black, excellent scénariste dont je ne peux m'empêcher de penser que tous les scripts ont été édulcorés (L'Arme Fatale, Le Dernier Samaritain) et qui apparement a enfin pu réaliser un projet plus proche de ses envies).
Concernant tes questions d'orientation, comme je te l'ai déjà écrit sur ton blog, je t'invite à en discuter par mail. ;-)

Axel a dit…

Très prochainement, dans le même esprit, je compte me faire une soirée avec 2 films que je n'ai pas vus : "Van Helsing" et "La Ligue des Gentlemen Extraordinaires". Quand j'en ai parlé à mes amis, ils ont dit que j'étais suicidaire...