jeudi, août 25, 2005

Dark Day

Ras le bol de McDo... Une fois encore. Mais, là, la coupe est pleine. Depuis deux mois, je me tape uniquement des soirées galère, en sous-effectif, à faire des heures supplémentaires épuisantes, uniquement pour ne pas laisser le manager et les autres équipiers dans la merde. Et aujourd'hui, coup de fil au directeur pour prévenir (et non pas demander une autorisation) de mon absence samedi midi prochain. Je me doutai bien qu'il ne serait pas aux anges, qu'il me reprocherait mon absence, mais je ne m'attendai sûrement pas à ça: un accueil glacial et une incompréhension totale de la situation.

Je suis plutôt du genre à avoir une certaine conscience professionnelle et à essayer de donner le meilleur de moi, même à McDo où on ne peut pas vraiment dire que je m'épanouisse dans mon travail. Et je suis extrèmement rarement absent. Mais, là, j'ai un impératif "familial" sérieux : à Montpellier, la mère d'Aurélia s'apprête à ouvrir sa propre salle de cours de danse et termine les derniers travaux. Or, son partenaire de danse, qui l'aidait pour ces derniers, vient de la laisser tomber suite à une engueulade assez sérieuse. La mère d'Aurélia ayant peu de contacts sur Montpellier, c'est en larmes qu'elle nous a appelé à la rescousse pour venir l'aider. Pour Aurélia, impossible de dire non. Et, du coup, pour moi non plus.

J'estime donc avoir une raison sérieuse pour sécher McDo samedi midi. D'autant plus, que je ne suis prévu que pour deux heures de boulot et qu'après avoir pris connaissance du planning, même si je suis absent, je sais qu'ils ne seront pas en difficulté (même si mon directeur le nie, chose tout à fait compréhensible). Non, encore une fois, je ne m'attendai pas à une bénédiction de mon directeur pour ma future absence, surtout que je le prends de court et que vu nos problèmes d'effectif depuis un mois, il n'y a personne pour me remplacer. Mais, je ne m'attendai pas à un réaction aussi froide, un oubli assez facile des nombreux services rendus par le passé sous prétexte que toutes les heures que j'ai accepté de faire pour dépanner étaient payées (encore heureux, vu notre paye de misère). Et surtout, je ne voulai pas entendre l'argument facile et franchement dégueulasse de mon directeur : oui, son fils de cinq mois, qui était condamné, est mort il y une semaine et demie; oui, il n'a pris qu'une semaine de congé pour faire son deuil, alors qu'il avait droit à plus; oui, en agissant ainsi, il fait de preuve de conscience professionnelle.

Mais, quand il me dit ça, j'ai de la peine pour lui. Car je sais que ce boulot prend beaucoup et n'amène rien. Qui peut éprouver une satisfaction professionnelle réelle, à exploiter des étudiants qui ont besoin de sous pour payer leurs études, à fournir de la "junk-food" à des clients quotidiens qui se pourissent la santé, tout ça pour emplir les poches d'un patron hypocrite qui vient juste visiter le restaurant une fois tous les 6 mois, à chaque fois au volant d'une nouvelle voiture, saluant des équipiers dont il est incapable de retenir les noms, sauf une qui a 16 ans d'ancienneté (la pauvre) ? En tout cas, pas moi... Je veux trouver un vrai boulot, où je me sentirai utile (ce serait déjà bien) et accessoirement où je prendrai du plaisir dans mon travail. Pourvu que j'ai une réponse concernant l'offre dont je parlai ici avant-hier. Croisons les doigts.

1 commentaire:

Emmanuelle a dit…

Encore une fois ton empathie me touche... Et ta manière de te mettre à la place de Rachid m'apprends combien il est important de comprendre les raisons qui motive l'injustice de l'autre.

Pour le mc do je ne peux te dire que COURAGE ! Et surtout, cultive la petite flamme en toi qui a envie de partir... car elle seule te donnera la force de trouver autre chose. Et je suis persuadée qu'un univers plus sain, même s'il doit te prendre plus de temps, ne fera que t'enrichire pour le developpement de tes projets persos. Alors fonce...

Moi même rescapée du mc do je sais combien l'agressivité ambiante est difficilement supportable, les néons, l'irrespect, le stress, tout ça... et je te souffle à l'oreille de ne pas oublier qu'autre chose est possible pour toi.