vendredi, juillet 01, 2005

My Summer of Love (Pawel Pawlikovsky, 2004)

Je ne vous ai pas encore parlé de Stéphane. Stéphane, c'est mon ex-voisin de palier (ex car depuis j'ai déménagé à l'intérieur du même immeuble). Quand j'étais étudiant, Stéphane faisait peur à mes copains qui passaient à la maison, car il essayait à chaque fois de les draguer. Je crois même qu'il a essayé avec moi lorsque je suis arrivé sur Paris, mais je n'en suis pas sûr. De toute façon, depuis que je suis avec Aurélia, il n'a plus de doute sur ma sexualité et nous sommes donc amis. Une autre caractéristique de Stéphane qui peut faire fuir les gens est qu'il est très mystique et peut paraitre fou aux personnes qui ont peur de l'irrationnel. Personnellement, ce que je retiens, c'est que Stéphane est quelqu'un d'entier, cultivé, doté d'un réel sens de l'humour, respectueux des autres et qui m'a rendu pas mal de services (si tu lis ceci, merci encore de m'avoir laissé tourner chez toi une partie de mon film de fin de première année). En résumé, Stéphane, je l'aime beaucoup.

Depuis une semaine, à chaque fois, que je croise Stéphane, notre discussion peut se résumer ainsi :
- Alors, David, tu as enfin vu My Summer of Love ?
- Non, pas encore.
- Et moi qui croyais que tu t'intéressais au cinéma. C'est le meilleur film que j'ai vu cette année avec Mysterious Skin.
Vu qu'on avait déjà eu cette discussion à propos de Mysterious Skin, pour lequel il avait insisté de la même manière et qu'à l'arrivée, Aurélia et moi n'avions pas été décus, j'ai donc répondu :
- OK. On va y aller bientôt avec Aurélia.

Cet après-midi, donc, direction le mk2 Odéon pour voir My Summer of Love. Du film, je n'avais vu que l'affiche, recu les échos positifs de Stéphane et savait qu'il s'agissait d'une histoire d'amour lesbienne. C'est donc vierge de tout a-priori que je m'installe dans la salle. Dès le début du film, Aurélia, épuisée par sa courte nuit et sa tournée de factrice, s'endort sur mon épaule. Elle se réveillera une heure plus tard. En sortant, elle me demande ce qu'elle a manqué. Je lui réponds : "pas grand chose".

En effet, je ne suis vraiment pas enthousiasmé. Non pas que le film soit mauvais. L'histoire, simple, est traité de manière sobre et juste, dans un style épuré et naturaliste, presque à la manière du Dogme 95. Les acteurs sont très bons et le film, qui pourrait facilement devenir chiant, ne l'est aucunement. Mais, à mes yeux, My Summer of Love est juste un bon film. Alors, Stéphane, qu'est-ce que je n'ai pas vu qui en fait un film si extraordinaire ? Est-ce uniquement parce que je ne suis pas homosexuel que je ne me retrouve pas dans les personnages? Et si c'est le cas, pourquoi, à ce moment là, ai-je apprécié Mysterious Skin, qui est autrement plus trash ?

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