vendredi, juillet 01, 2005

Un p'tit bilan de milieu d'année

Aujourd'hui, c'est le 1er Juillet. Alors plutôt que d'attendre le 1er janvier 2006 pour faire un bilan de l'année cinéma, je vais déjà faire le point sur les films qui m'ont marqué depuis six mois.

Tout d'abord, LE film de l'année (pour l'instant) : La Vie Aquatique de Wes Anderson. L'histoire de Steve Zissou (Bill Murray), équivalent fictionnel d'un commandant Cousteau, qui a bord de son bateau le "Belafonte", traque les créatures marines les plus insolites et réalise des documentaires sur celles-ci. Son dernier film, dans lequel on assiste à la mort de son plus ancien collaborateur attaqué par un soi-disant requin-jaguar (malheureusement non filmé par l'équipe Zissou), se heurte à l'incrédulité du public et ne suscite que moqueries. Bien décidé à venger la mort de son compagnon, Steve Zissou décide de repartir en chasse du requin-jaquar. C'est ce même soir, qu'apparaît dans sa vie Ned Plimpton (Owen Wilson), qui prétend être son fils, et que l'océanologue va intégrer à son équipage.

Au XIXème siècle, lorsqu'il écrivait Hernani, Victor Hugo souhaitait créer une fiction nouvelle, où les personnages ne seraient pas enfermés dans des stéréotypes, mais apparaîtraient sérieux, comiques ou tragiques, suivant les situations. C'est cette ambition que partage La Vie Aquatique, tour à tour film d'aventures, drame familial, comédie décalée et rêverie poétique.

Steve Zissou (impeccable Bill Murray, au flegme et à la nonchalance inimitables) est un Don Quichotte moderne, poursuivant une chimère à laquelle lui seul croit. Sauf qu'il n'a pas juste un compagnon, mais une véritable petite famille qui gravite autour de lui. Tout d'abord, sa femme Eleanor, interprétée par Anjelica Huston, véritable cerveau de la Team Zissou, avec laquelle il rentre en conflit suite à leurs difficultés financières. Ensuite, Klaus Deimler (Willem Dafoe), qui se considère comme le fils spirituel de Steve Zissou et apprécie très mal l'arrivée de Ned, le fils "légitime". Enfin, embarque à bord une journaliste enceinte (Cate Blanchett) chargée de réaliser un reportage sur la Team Zissou, et qui sera à l'origine d'une rivalité amoureuse entre Steve et Ned, compliquant ainsi leur relation père-fils.

Toutes ces situations permettent à Wes Anderson de livrer une excellente comédie de moeurs, ponctuée de réveries poétiques, bercées par les reprises de David Bowie version bossa-nova acoustique (merci Seu Jorge) et de séquences d'action trépidantes (l'attaque des pirates, le sauvetage de Jeff Goldblum). La Vie Aquatique est une incontestable réussite, diablement originale et enthousiasmante, portée par un casting de rêve.



Mon autre gros coup de coeur de ce début d'année : The Taste Of Tea de Katsuhito Ishii. A travers la chronique d'une famille japonaise vivant à la campagne, le réalisateur livre un film à la fois mélancolique et joyeux, dans lequel tout un chacun peut se retrouver. Le film suit alternativement chaque membre de la famille et nous fait goûter à leurs petits moments de bonheur. La petite fille, qui poursuivie par un double géant imaginaire, va appliquer les conseils de son oncle pour s'en débarrasser; le grand frère, qui pour séduire la fille dont il est amoureux, s'inscrit au club de jeu de go dont elle fait partie; L'oncle, ingénieur du son, qui au cours de ses vacances dans sa famille, retrouve un ancien amour. Et ainsi de suite...

Par de nombreux aspects, le film nous rappelle la sérénité qui émane de certains films de Yasojiro Ozu ou de l'Eté de Kikujiro de Takeshi Kitano. Mais, en plus de cela, Katsuhito Ishii, qui a déjà travaillé sur des films d'animation (notamment la séquence de la jeunesse d'O-Ren Ishii dans Kill Bill Volume 1), n'hésite pas à faire appel aux effets spéciaux (le double géant de la fillette, le train qui sort du crâne du garçon) pour enrichir son film d'idées nouvelles et lui conférer une identité propre. Et son travail n'est finalement pas éloigné de celui effectué en animation par Isao Takahata sur des films comme Mes Voisins Les Yamada ou Only Yesterday (qui aura enfin droit à une sortie française en octobre... 2006). D'ailleurs, il semble souligner la proximité de leur travail lors de la séquence extrèmement émouvante où la famille découvre les croquis d'animation réalisé par le grand-père.

Voilà, pour mes deux gros coups de coeur de ce début d'année.

A part çà, on notera d'autres très bons films, parmi lesquels : Assaut sur le Central 13, le très bon remake par Jean-François Richet du film de John Carpenter; Crazy Kung-Fu de Stephen Chow, ou quand Tex Avery rencontre les arts martiaux; Le Crime Farpait, excellente comédie signée Alex De La Iglesia; Million Dollar Baby de Clint Eastwood, qui a d'ailleurs peut-être été un peu trop récompensé, non?; Neverland de Mark Forster, qui nous fait découvrir le mythe de Peter Pan tel qu'on ne l'avait plus vu depuis sa création.

Enfin, déception de la plupart des blockbusters : Star Wars - La Revanche des Sith (George Lucas) retrouve un peu du rythme de l'ancienne trilogie mais souffre clairement du côté de la mise en scène (combats au sabre lasers filmées de manière trop sérée, direction d'acteurs parfois calamiteuse et palme de la séquence la plus ridicule lorsque Dark Vador brise ses liens en criant un "non" peu crédible après avoir manqué de se casser la gueule).
Sin City (Robert Rodriguez et Frank Miller) retranscrit fidèlement l'univers visuel des comics, porté qui plus est par un casting excellent, mais la trop grande fidélité à la bande dessinée ainsi que l'abus de voix off, crée un certain hermétisme.
Enfin, Batman Begins (Christopher Nolan) est celui qui frôle du plus près la réussite totale. Les acteurs sont impeccables, l'ambiance est prenante et les personnages sont très bien écrits, nous livrant une première moitié de film réellement enthousiasmante. Dommage que par la suite, l'intrigue joue la carte de la fausse complexité, avec un coup de théâtre (l'identité de Ra's Al-Gul) finalement sous-exploité puisque l'affrontement entre Batman et Ra's Al-Gul, en plus d'être extrèmement mal filmé avec des scènes d'action illisibles, ne conserve pas sa force psychologique, les deux personnages se contentant d'aligner des "punch-lines" un peu trop basiques. Vraiment dommage, j'aurai tant aimé en faire mon chouchou de l'année.

Voilà, pour ce début d'année...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

ma foi perso c long a lire mais je retient un truc oui pour Neverland(qui en aurai douté en me connaissant)
2 juillet 20:00

Anonyme a dit…

Ton blog est vraiment bon, je reviendrai, même si j'observe quelques divergences cinématographiques.
24 juillet 14:10