samedi, janvier 08, 2005

La Planète des Singes (Tim Burton, 2001)

Titre Original : Planet of the Apes

À l'origine, un roman de science-fiction français de Pierre Boule, sacralisé par l'adaptation cinématographique de 1968 réalisée par Franklin J. Schaffner, avec dans le rôle principal Charlton Heston. Le film est un chef d'oeuvre, qui trône au panthéon des films de science-fiction, grâce à ses maquillages extrèmement réussis et à sa construction narrative aboutissant à une innattendue révélation finale. Très rapidement, La Planète des Singes rentre dans la culture populaire. Son iconographie se retrouvera aussi bien dans les manifestations américaines contre la guerre du vietnam que, vingt ans plus tard, dans un épisode des Simpson. La 20th Century Fox ne loupera d'ailleurs pas le coche, produisant au cours des années 70 quatre suites cinématographiques et une série télévisée, afin d'exploiter le filon au maximum.

Le film de 1968 étant un réel monument cinématographique, à la fois immense succès critique et public, on peut se demander quel 'executive' de la Fox a eu la malheureuse idée de vouloir en réaliser un remake. Toujours est-il que l'idée est lancée au cours des années 90, et que différents noms vont alors être rattachés au projet. À un moment, on parle de James Cameron, avec Arnold Schwarzenneger dans le rôle principal. Le projet peut alors paraître excitant, un des thèmes du roman original étant la dénonciation des dangers du progrès technologique, thématique chère au cinéaste d'Abyss et de Terminator. Malheureusement, suite au succès de Titanic, Cameron prend des vacances bien méritées. C'est à ce moment-là que Tim Burton est amené sur le projet, suite à la mise en stand-by par la Warner de son projet Superman Reborn.

Histoire de replacer la sortie du film dans son contexte, rappelons que Tim Burton est pour beaucoup de cinéphiles de ma génération un réalisateur hors-pair, l'auteur de films à la fois fantastiques et poétiques (Edward aux Mains d'Argent, Ed Wood, Sleepy Hollow), réussissant à intégrer son univers même dans des blockbusters comme les deux premiers Batman. Lors de la sortie française du film, le 22 août 2001, j'effectue mon premier séjour à Paris, dans le but de trouver un appartement où loger et pouvoir venir suivre des études de cinéma. Lorsqu'Olivier, mon meilleur ami, monté à Paris un an avant moi, m'emmêne à l'UGC Ciné-Cité Bercy, en m'annonçant qu'un multiplexe aussi immense que celui-ci projette les films en version originale sous-titrée, c'est tout d'abord un choc pour le provincial que je suis : à Nice, j'avais le choix entre subir une version française dans une salle immense au Pathé Masséna, ou bien apprécier une version originale sous-titrée, dans une salle bien plus modeste, à l'UGC Rialto. C'est donc ultra-enthousiasmé que je rentre dans la salle pour apprécier le nouveau chef-d'oeuvre de Tim Burton.

Deux heures plus tard, sortie de la salle et déception majeure. Si l'ensemble du film forme un divertissement réussi, les dernières minutes du film plombent le film de manière incroyable, notamment un final absurde et incompréhensible, dont le principal mérite aura été de soulever moult interprétations sujettes à débat sur internet. Tout d'abord, le film souffre énormément de sa comparaison avec son prédecesseur, autrement plus riche et rythmé. Ensuite, pour les fans de Burton, La Planète des Singes est son plus mauvais film, son univers aussi bien visuel que thématique étant totalement enfoui sous les passages obligés de n'importe quel blockbuster hollywoodien. Seuls marqueront réellement, d'une part, les effets spéciaux de Rick Baker, qui a réussi à recréer des singes étonnants de réalisme au désign pourtant sensiblement éloigné de ceux de 1968, et d'autre part, l'étonnante partition de Danny Elfman, qui commençait alors à s'essoufler et à livrer des bandes originales de plus en plus formatées et calquées sur ses précédents travaux.

En revisionnant le film aujourd'hui, la déception ayant été digérée, on peut alors s'attarder sur ses qualités. Tout d'abord, la relation développé entre Léo (Mark Wahlberg) et Ari, la guenon pro-humains interprétée par Helena Bonham-Carter (future Mme Burton à la ville), qui n'est pas sans rappeler les amours impossibles des précédentes histoires de Burton. On peut également remercier Burton d'avoir livré un film où l'on se concentre sur les personnages et non sur l'action, et également d'avoir éludé au possible la présence d'Estella Warren, la réduisant à une simple potiche (imposée par la production), principal obstacle au développement de la relation entre Ari et Léo. La Planète Des Singes apparaît aujourd'hui non pas comme un mauvais film, mais comme une commande où les contraintes imposées, que Burton espéraient créatrices, se sont finalement révélées castratrices.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Dommage que tu sois si rare ...
17 mai 21:42

Anonyme a dit…

Quelle grosse deception fournit par mon realisateur preferé qu'est TIM BURTON. Ce film ne sert a rien seul point fort les maquillage et les mimiques siamesque des" hommes singes"
29 juin 13:34