dimanche, janvier 09, 2005

Alexandre (Oliver Stone, 2004)

Titre original : Alexander

A la vue des premières bandes-annonces, il y avait de quoi être inquiet. Tout d'abord, Colin Farrell, cheveux peroxydés, semble manquer du charisme nécessaire pour interpréter un personnage aussi impressionant (surtout après s'être extasié, trois semaines auparavant, devant la performance de Viggo Mortensen dans Le Retour du Roi, dont la version longue qui vient de sortir en DVD enrichit encore un peu plus un film déja magnifique). Ensuite, l'hilarité générale déclenchée dans les salles par la vision d'Angelina Jolie, rampant et déclamant avec un irrésistible accent russe "Therrrrre will be no otherrrrr Alexanderrrrr like you, Alexanderrrrr the Grrrrreat", laissait même craindre un film extrèmement râté. Mais, le fait de savoir qu'Oliver Stone, habitué aux films hors-normes et controversés (Né un 4 Juillet, JFK, Tueurs-Nés), développait ce projet depuis une quinzaine d'années rassurait et laissait même l'espoir d'assister à un film majeur.

A l'arrivée, Alexandre est extrèmement bancal. Tout d'abord, il faut savoir qu'il ne s'agit pas d'une grande fresque épique, l'intimisme étant privilégié par rapport au spectaculaire, à l'exception bien sûr des deux morceaux de bravoure que constituent la bataille de Gaugamela et la bataille des Eléphants. Mais plutôt que de s'attarder sur les conquêtes en elle-même, Oliver Stone s'attache à essayer de retranscrire la personnalité et l'environnement proche du conquérant. Ainsi, le premier tiers du film s'articule principalement sur l'enfance du héros et plus principalement sur ses relations avec ses parents. On l'y voit également recevoir l'enseignement d'Aristote, qui apparaît alors comme la source de son idéal d'un empire uni et civilisé, en perpétuel développement culturel. Alexandre est représenté comme un homme en avance pour son époque, attiré par les cultures différentes, croyant en l'égalité des peuples et en la possibilité de tirer des enseignements les uns des autres, mais incompris en cela par ses généraux uniquement attirés par l'or et le pouvoir. Mais le portrait brossé ne se veut pas seulement idéal, puisqu'Alexandre apparaît aussi, lors des préparatifs du combat, comme un mégalomane inconscient, arrogant et qui risque inutilement sa perte et celle de son empire. En cela, Oliver Stone illustre l'idée selon laquelle le génie n'est jamais très loin de la folie.

Afin de pouvoir se concentrer sur la personnalité d'Alexandre, Oliver Stone choisit d'éluder une grande partie des conquêtes, qui nous sont uniquement brièvement rapportées par Ptolémée, narrateur du récit. Ce parti-pris lui permet de se concentrer sur les "coulisses" du pouvoir et sur les rapports qu'Alexandre entretint avec ses proches, de sa mère Olympias (Angelina Jolie) à Héphaistion (Jared Leto), en passant par ses divers généraux et son épouse (Rosario Dawson). Bien que la principale qualité d'Alexandre soit sa fidèle reconstitution historique, Oliver Stone ne manque pas d'exploiter les zones floues pour livrer une interprétation psychologique à l'ambition d'Alexandre. Selon le réalisateur, Alexandre aurait effectué ses diverses conquêtes pour fuir sa mère (à l'origine de l'assassinat de son père) et mériter un titre de roi qu'il aurait le sentiment d'usurper s'il n'avait accompli et surpassé les rêves de conquête Philippe de Macédoine. Le film se veut également audacieux en ne faisant pas l'impasse sur l'homosexualité d'Alexandre, que ce soit avec ses servants ou avec Héphaistion, l'amour de sa vie. Mais on soulignera quand même que ses rapports hétérosexuels avec Roxane sont largement plus représentés à l'écran lors de la nuit de noces, que ses relations homosexuelles avec Héphaistion ou Bagoas, qui sont juste amorcées. Les producteurs avaient-ils peur de faire fuir une partie du public ? ou d'offenser le comité de censure ?

Ce parti-pris de se concentrer sur les coulisses du pouvoir se retrouve finalement être un frein à la réussite du film. En effet, après son enfance, nous arrivons directement à l'apogée d'Alexandre, la bataille de Gaugamela et la conquête de Babylone. Mais à partir de là, les rapports entre Alexandre et son état-major vont continuellement se dégrader. Le film consiste alors en une succession de scènes, un tantinet répétitives, où le fossé d'incompréhension entre les ambitions d'Alexandre, de plus en plus mégalomaniaque et paranoïaque, et les souhaits de ses généraux, ne fait que s'aggrandir de plus en plus. C'est ici que l'interprétation de Colin Farrell devient le plus décevante, puisqu'à la sortie du film, Alexandre apparaît principalement comme un homme égoïste, arrogant, voire pleurnichard, inconscient de la réalité qui l'entoure. Et c'est bien là l'échec d'Oliver Stone, de ne pas arriver à retranscrire la dualité de son héros, mais au contraire à grossir et à appuyer ses défauts. Si à cela, on rajoute quelques fautes de goûts, tels l'utilisation d'un filtre rosâtre, lors de la fin de la bataille des Eléphants, cela explique que le film s'effondre dans sa deuxième moitié, après un début pourtant enthousiasmant.

En conclusion, Alexandre se révèle être un grand film malade, un projet pharaonique pas totalement maîtrisé, dont les qualités forment également les faiblesses.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Alors ça c'est le genre de film que je class dans les grosses merde a ne pas voir ,c'est long ,c'est chiant,et on connait deja tous l'histoire d'alexandre.Bon je me suis dis ils vont se rattraper sur les scénes de bataille (un peu comme dans tout ces fims),et ben non c'est tout fouillie on voit que dalle a l'écran.Les dialogues sont a chier (du genre :tu ne seras jamais le roi si tu ne c'est pas te battre ,un grand pouvoir implik de grandes responsabilités LOL)Enfin bref.heureusemant que j'avais un bouquin sous la poche et que j'ai pus le finir (en 3h on a le temps)mais cela ma permis d'entendre une superbe musique créée par VANGELIS lui meme.
29 juin 13:21