samedi, septembre 08, 2007

Sicko (Michael Moore, 2007)

Michael Moore revient et comme d'habitude, il n'est pas content. Après avoir tapé sur la vente d'armes libres dans Bowling for Columbine et la gouvernement dans Fahrenheit 9/11. Michael Moore s'attaque au système de sécurité social américain.

L'époque où Bowling for Columbine faisait l'unanimité de la critique semble bien révolue. Il faut dire que Fahrenheit 9/11, tout auréolé de sa palme d'or, a déçu beaucoup de monde. Là où ses précédents films restaient relativement objectifs, le réalisateur y franchissait allègrement la ligne séparant le documentaire du film de propagande (même si elle était pour la bonne cause). Ajoutez à cela la polémique créée par le documentaire Manufacturing Dissent, révélant que Moore bidonnerait certaines séquences de ses films et vous comprendrez qu'en allant voir Sicko, je ne suis pas dans un état d'esprit impartial.

Alors, oui, Moore abuse. Il est effectivement limite de présenter les autres pays occidentaux comme idylliques d'un point de vue sécurité sociale, alors que justement les systèmes français et britanniques sont confrontés à des réformes de plus en plus fréquentes, les démantelant peu à peu dans le but d'en maintenir la pérennité. Surtout, Moore énerve dans le sens où il noircit bien le trait des situations qu'il dénonce, à l'aide de voix-off et d'effets de montage provoc.

Tout cela exaspèrera tous ceux qui considèrent Moore comme un documentariste. Or, Sicko, par la présence de plus en plus omniprésente d'effets racoleurs de montage, de sentimentalisme musical, confirme que cet homme ne doit pas être considéré comme un documentariste mais comme un activiste, dont le but est de contre-carrer l'omnipotence des réseaux médiatiques américains à la solde des républicains.

Face à une chaine comme Fox News, Moore a décidé depuis Bowling for Columbine, d'utiliser les mêmes armes, à savoir certains raccourcis ou approximations. L'important n'est pas l'objectivité, mais d'user de tout son poids (médiatique, bien sûr) pour arriver à faire prendre conscience aux spectateurs américains qu'une alternative est possible et qu'il faut arrêter de voir le mal (communiste en l'occurence) là où il n'est pas forcément. Ce parti-pris est douteux pour un documentariste, mais pas une seconde pour un pamphlétaire. Alors commençons à considérer Michael Moore pour ce qu'il est vraiment et espérons qu'il arrivera à éveiller la conscience d'une bonne partie de ses compatriotes.

Sur l'édito de son site, www.michaelmoore.com, il semble satisfait du retour que les gens font de son film. A défaut d'avoir révolutionné le cinéma, les films de Michael Moore lancent des débats. D'ici à ce qu'ils permettent d'améliorer le monde, il n'y a qu'un pas, que l'on espère voir le peuple américain franchir un de ces jours.

Aucun commentaire: