mardi, mai 02, 2006

Voir Venise et...

Ce week-end, Aurélia et moi étions à Venise. Une courte escapade programmée depuis décembre par ma chère et tendre qui commençait à avoir un besoin urgent de s'échapper de notre grise capitale pour des contrées plus ensoleillées. De mon côté, j'avoue que j'étais excité à l'idée de découvrir cette cité construite sur l'eau. Même si en même temps, je n'arrivais pas à m'ôter de la tête l'image assez austère d'une ville morte à l'architecture figée dans le passé que m'avait laissé à l'esprit l'atmosphère du chef-d'oeuvre de Luchino Visconti, Mort à Venise.

Départ le vendredi soir par train couchette au départ de la Gare de Bercy. Le voyage se passe sereinement, d'autant que pour une fois, nous avons eu de la chance concernant les gens qui partageaient le compartiment avec nous. 13 heures plus tard, soit à 9h30, nous arrivons à Venise. Déjà, pendant les dernières minutes de trajet, nous ne voyons qu'une immense étendue d'eau de chaque côté de la voie ferrée, tandis qu'un léger brouillard renforce la dimension onirique de cet environnement.

Une fois sorti de la gare, c'est le dépaysement total. Le grand canal avec ses gondoles et ses vaporettos, un palais au dome vert en face de nous, des habitations aux couleurs rouges et oranges comme à Nice. Le week-end s'annonce agréable. Vu que nous avons deux heures à tuer avant d'arriver à l'hôtel, Aurélia et moi décidons de traverser la ville en y allant à pied. La ballade est super agréable et nous permet de prendre nos premiers repères. Dommage que je me trimballe une valise de 15 kg (estimation personnelle et sans doute exagérée) avec moi.

L'après-midi, nous poursuivons notre tour de la ville en explorant la partie sud et ses petites rues bien caractéristiques, que j'ai toutes l'impression d'avoir déjà vu dans Tout le monde dit I love you de Woody Allen. La présence permanente de l'eau et l'absence de circulation automobile font vraiment un bien fou.

Dimanche matin, le reveil est moins agréable. Il a plu toute la nuit et continue de pleuvoir. Nous sortons le mieux couvert possible avec les deux pauvres pulls que nous avons embarqué, mais même avec, le froid est mordant et j'avoue envier le coupe-vent du moindre passant. Heureusement, nous avons prévu de démarrer notre journée par la visite du palais des doges. En plus de l'architeture unique, nous pouvons profiter des magnifiques toiles de Véronèse, du Titien et du Tintoret, avec notamment son imposant Paradis, qui orne la salle du Grand Conseil. Je découvre également un artiste que je ne connaissais pas en la personne de Palma le Jeune, moins touchant que ses aînés, mais dont les reproductions très photoréalistes ont sûrement influencé de nos jours le dessinateur Alex Ross.

L'après-midi, suite aux souvenirs d'Aurélia, nous décidons d'aller faire un tour sur l'île du Lido, puisque son père lui en avait dit le plus grand bien auparavant. A peine débarqué du bateau faisant la liaison, nous sommes étonnés de voir des bus dont les itinéraires sillonent l'île. En avancant un peu dans les rues, nous comprenons rapidement que le Lido est finalement une station balnéaire assez commune. Nous la traversons en large afin de voir l'étendue de la lagune depuis son île la plus éloignée. Une fois arrivé sur la plage déserte, au sable noir, à contempler la mer déchaînée et le ciel menaçant, nous décidons de retourner à Venise.

Nous passons l'après-midi à nous balader dans les rues, alternant visites d'église et léche-vitrine, sans oublier une halte au supermarché local pour faire le plein de pâtisseries italiennes et de pâtes introuvables en France. C'est d'ailleurs au cours de cet après-midi que je découvre mon meilleur souvenir culinaire de ce week-end : les glaces parfumées à la cerise amarena, tout simplement délicieuses, qui vont me faire regretter l'Italie.

Lundi matin, réveil à 6h30 afin de profiter au maximum de la matinée avant de devoir partir pour l'aéroport à 12h30. Lorsque nous sortons de l'hôtel, le temps est splendide et les rues désertes. Quasiment seuls sur le ponton du vaporetto, nous profitons du lever du soleil. Nous embarquons des jardins où se tient régulièrement la biennale de Venise à l'est de la ville. Nous croisons seulement des retraités vénitiens et quelques joggers (à se demander s'ils ont tous vu Tout le monde dit I love you ou si Woody Allen n'a fait que reproduire la réalité). De là, nous retraversons l'île, en passant par l'arsenal et les petites rues que nous n'avions pas encore visités.

Après avoir récupéré nos bagages à l'hôtel, nous profitons une dernière fois de la ville lors du trajet en vaporetto en direction de la Piazzale Roma, où se situe la gare routière et le bus faisant la liaison avec l'aéroport. Arrivé là-bas, déjà, le vacarme de la circulation nous fait regretter la fin de notre séjour. A 15h00, l'avion décolle pour Paris (via Copenhague), laissant un peu de nos coeurs dans la cité lacustre.

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