vendredi, juillet 22, 2005

De l'influence de Spider-Man sur mon (in)action citoyenne

Ce matin, je bouquine les Amazing Spider-Man de J.M. Straczynski, que m'a prêté Vijay. Au détour du numéro 497, Spider-Man rentre en discussion avec un personnage Ezechiel, sur ce qui arrive aux petits cambrioleurs arrêtés par le super-héros, une fois qu'ils sont en prison.

Ezechiel - "There are a few people who start to read books by J. Krishnamurti, Benedict de Spinoza, Aristotle, Plato, Marcus Aurelius. Why ? They find these books because they are looking for something... they are looking for pieces of authority... pieces they have failed to find in the authority of the world today."
Spider-Man - "Yeah well, we all do that. And most of us don't mug, rob or perform grand-theft auto."
Ezechiel - "No, we don't ask questions. We do not think critically as a society. We are told not to think by TV, radio, pre-packaged processed foods, drive-throughs, aerobics classes, late night infomercials, or the news. We are entertained, yes, but we are not taught to ask the right questions. There are only a few books open to a few minds in this country. Even less in this world."

Et voilà, comment un simple dialogue de comics me bouleverse, m'amène à me remettre en question sur ma capacité à analyser le monde dans lequel je vis. Car, sans me considérer totalement abruti par la télévision ou les médias, je dois reconnaître que mes centres d'intérêt sont avant tout des loisirs (cinéma, musique, jeux vidéo...).

Concernant la politique, je la suis de loin et me contente de déplorer l'incapacité des politiciens actuels à donner une réelle impulsion à l'intérêt de ma génération pour celle-ci. En effet, tout le monde voit les problèmes actuels de la société, mais dès que j'en discute avec quelqu'un, nous partons immédiatement dans des débats basés pour l'un comme pour l'autre sur des avis émis rapidement à travers les médias. A ma connaissance, aucune personne de mon entourage ne prend le temps de lire des livres de sociologie. J'ai le sentiment que nous batissons nos opinions sur nos idéaux généraux, en tentant d'y amalgamer les éléments colportés par les médias. Et, pendant quelques secondes, je me dis qu'il faut que je me prenne en main. Que j'aille chercher l'information moi-même, que je confronte beaucoup plus d'opinions que ce que je fais actuellement, que je provoque des dialogues. Je me dis que si chacun agit ainsi, un vrai mouvement social aboutira à une vraie réflexion et que nous arriverons enfin à bouger les choses.

Et puis je redescends de mon utopie. Humainement, la plupart des gens (et moi le premier) cherche avant tout à satisfaire ses intérêts personnels. Je me dis que la devise "panem et circenses" (du pain et des jeux) de Juvénal est plus que jamais d'actualité pour notre société.

Mais ce n'est pas grave. Dorénavant, je me jure de m'intéresser plus au monde dans lequel je vis. De me donner les moyens de mieux l'analyser afin, peut-être, de trouver le moyen d'agir pour faire bouger les choses.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

David, Je lis régulièrement ton blog... (sans t'en avoir encore parlé !) et ton dernier message me touche particulièrement. Merci donc de nous faire partager avec sincérité et humilité tes impressions, tes avis, et tes remises en questions... qui répondent et rebondissent avec les miennes (les notres ?). Biz et à bientôt, Emmanuelle. PS : je suis bien d'accord, il est très difficile de se faire une opinion et surtout de developper une pensée par soi même. Nous avons tous beaucoup de "croyances", d'habitudes, nous héritons d'une éducation, d'une culture familiale (même si on la rejete on se positionne par rapport à elle)... J'aime aussi parfois imaginer qu'individuelement nous pouvons par nos actions et notre comportement changer quelque chose... si tout le monde s'y met. Mais en effet, dans le monde réel tout est plus complexe et parfois j'ai l'impression de faire partie "d'un système" qui a sa propre autonomie et qui avance quoiqu'il arrive. Comment alors justifier une action politique ? Puisque tout est imbriqué et à échelle sur-humaine ? Je me contente d'apliquer au mieux mes actions dans mon microcosme... c'est à dire, mon entourage (au sens large). Partant du grand principe de base : comporte toi avec les autres comme tu aimerais que l'on se comporte avec toi. Et je m'efforce d'agir avec honneté.
23 juillet 00:24

Anonyme a dit…

Bonjour, Emmanuelle. Je ne savais pas que tu lisais mon blog (et ça me fait chaud au coeur de l'apprendre). Ça me réconforte de savoir que tu partages les mêmes interrogations que moi. Dans ces moments de remise en question, j'ai tendance à chercher à penser à trop grande échelle, mais je n'oublie pas que je peux agir autour de moi, et effectivement, tout comme toi, je me comporte avec les autres comme j'aimerais que l'on se comporte avec moi. Encore merci pour ton commentaire qui m'a fait très plaisir. A très bientôt.
23 juillet 11:56